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L’agriculture a étendu ses racines jusque dans le parc industriel de Granby, en Estrie. Deux tonnes de légumes ont été récoltées au cours des derniers mois sur un terrain de plus d’un hectare, situé à l’arrière d’une usine. Du maïs sucré, des courges, des tomates, des choux, des concombres et des topinambours, notamment, y ont poussé en abondance. L’initiative est le fruit d’une collaboration entre plusieurs partenaires, dont la Ville de Granby, le propriétaire de l’entreprise Plastique Nadco, le club conseil en agroenvironnement Gestrie-Sol et la banque alimentaire locale SOS Dépannage – Moisson Granby.
« On a semé tard, mais le rendement a été bon », affirme l’agronome Isabelle Martineau, de Gestrie-Sol, qui a veillé à la coordination de ce projet réalisé en s’inspirant des principes de l’agriculture biologique.
La volonté de la Ville de Granby de « fleurir les ICI (institutions, commerces et industries) » est à l’origine de l’expérience. Un mandat a d’abord été accordé à Gestrie-Sol pour la production d’un guide pratique invitant les industriels à troquer leurs grandes surfaces de gazon contre des parcelles agricoles.
L’agronome Isabelle Martineau a ensuite mis en pratique « sur le terrain » les conseils du guide. Un premier test a été réalisé l’an dernier derrière l’usine de Plastique Nadco, avec la culture de sarrasin, de trèfle et de topinambours.
Travail du sol et bénévoles
Cobaye consentant de ce projet, le propriétaire des lieux, Martin Nadeau, dit préférer cette vocation agricole à la tonte de 125 000 pieds carrés de gazon. Il a même déboursé plus de 10 000 $ cette année pour préparer le terrain et installer un système d’irrigation automatisé sur une portion du champ.
Des analyses de sol avaient déjà confirmé que l’endroit n’est pas contaminé. Le terrain a été nivelé, labouré et hersé avec de la machinerie agricole. La culture maraîchère a été réalisée sous paillis. Les ruches d’un apiculteur local ont même été mises à profit pour assurer la pollinisation des courges.
Les bénévoles de la banque alimentaire ont mis la main à la terre pour semer et récolter les légumes (à l’exception des topinambours), distribués dans les paniers d’aide alimentaire offerts par l’organisme. L’expérience sera répétée et bonifiée l’an prochain, confirme le directeur général de l’organisme, Patrick St-Denis.
Une ferme florale et une herboriste ont également loué quelques rangs, à l’image d’un « motel agricole », pour leurs cultures respectives. Dans un monde idéal, souligne Isabelle Martineau, le projet se reproduira sur d’autres terrains industriels.