Les producteurs d’Abitibi-Témiscamingue affligés par la sécheresse de l’été et les mauvais rendements de plantes fourragères se sont dits « extrêmement déçus et dépités, mais pas surpris » du troisième versement d’assurance récolte qu’ils ont reçu le 22 février. En incluant ce paiement, La Financière agricole du Québec ­calcule que ce sont environ 6,6 M$ au total qui ont été versés à 214 fermes d’Abitibi-­Témiscamingue pour la saison 2023, soit un montant moyen par entreprise de près de 31 000 $ pour la région et de 58 000 $ pour celles du secteur Abitibi-Ouest, plus durement touché par la sécheresse.

Le président de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles, Pascal Rheault, estime ce montant insuffisant par rapport aux pertes réelles qu’ont subies les producteurs. « On le martèle sur toutes les tribunes depuis plus de six mois; les grilles d’analyse ne fonctionnent pas dans une année comme on a eue. On veut rencontrer rapidement le ministre, et il doit mettre en place un programme spécial pour compenser les agriculteurs », a-t-il martelé dans un communiqué. Selon les calculs de son organisation, les pertes de foin sur le terrain auraient été de 48,9 %, tandis que les critères d’analyse de la Financière basés sur les données de stations météorologiques les estimeraient plutôt à 10,1 %. Les producteurs se retrouveraient ainsi à assumer « de leur poche » une différence de 38,8 % de pertes.

Au cours des derniers mois, la Financière dit avoir analysé les « situations exceptionnelles » qui ont été signalées partout dans la province afin d’établir précisément les pertes encourues. L’assurance récolte, a-t-elle ajouté, est constamment adaptée afin de « répondre adéquatement aux besoins des agriculteurs ».