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ROUYN-NORANDA – Feux, sécheresse et compensations en deçà des attentes : sans surprise, ce sont les aléas climatiques et leurs répercussions qui ont été sur toutes les lèvres lors de l’assemblée générale de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) d’Abitibi-Témiscamingue, tenue le mardi 31 octobre, à Rouyn-Noranda.
« Quand on a des situations exceptionnelles, ça prend des mesures exceptionnelles », a résumé le premier vice-président de la Confédération, Paul Doyon. Mais à la veille du versement prévu de la deuxième avance d’assurance récolte, soit 2,4 M$ à 216 producteurs de foin et de pâturages de l’Abitibi-Témiscamingue, une aide sur laquelle plusieurs producteurs comptaient pour remettre leurs finances à flot, les quelque 80 producteurs présents à l’assemblée ont exprimé leur vive déception, qualifiant ce deuxième versement — par ailleurs retardé en raison de soucis informatiques à la Financière — tantôt d’« insuffisant », tantôt de « ridicule ».
À la Ferme la Poul-a-ries, première bénéficiaire, en 2019, du Programme d’aide à la relève en production bovine du Syndicat des producteurs bovins d’Abitibi-Témiscamingue (SPBAT), l’heure est déjà aux décisions difficiles. « Si je vends mes vaches, c’est mon revenu que je n’aurai pas l’année prochaine. J’ai aussi un prêt à rembourser sur ces vaches-là. Si je veux être capable de rembourser mon prêt, vu que l’assurance ne couvre pas ma perte de foin, il va peut-être falloir que je vende mes vaches », a raconté Mélanie Rivard, le cœur brisé.
Des données météo contestées
Plusieurs producteurs ont déploré que les calculs de La Financière agricole du Québec (FADQ) aient été réalisés sans tenir compte de paramètres adéquats. « On se retrouve avec des pertes autour de 30-35 % dans les stations du nord, mais les pertes réelles sont probablement entre 60 et 70 %. Ça ne marche pas », a déclaré Éric Lafontaine, de la Ferme Lafontaine-Noël. « La réalité terrain et ce que les stations ont capté, ce n’est pas pareil pantoute. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ça a été catastrophique », a renchéri Gabriel Rancourt, lors d’échanges nourris sur l’adoption d’une résolution à ce sujet.
« On ne s’obstine pas avec les gens de la Financière, on s’obstine avec leurs ordinateurs qui disent que c’est bon », a résumé le président du SPBAT, Vincent Boisvert, tout en se demandant si la fumée des feux de forêt a pu avoir une incidence sur la croissance des plantes fourragères.
Présente lors de l’assemblée, la directrice régionale de la FADQ a admis être consciente que le système de compensation actuel n’est pas parfait. Sonia Simard a ajouté que des analyses sont toujours en cours, notamment en ce qui a trait aux conséquences des feux de forêt. « C’est sûr que l’Abitibi-Témiscamingue, c’est un grand territoire, les stations météo sont quand même assez dispersées. C’est pour ça qu’on discute régulièrement avec les producteurs pour essayer de trouver les bons ajustements à faire pour leur donner le bon paiement », a-t-elle dit.