Régions 19 septembre 2014

De la vraie bonne bière locale!

 

Tel que publié dans Centre

CHAUDIÈRE-APPALACHES — « Pour faire de la vraie bière, il faut de la bonne eau, du malt et du houblon, et rien d’autre. »

C’est ainsi que Paul Poulin décrit la façon de faire de la microbrasserie Frampton Brasse, située dans le 5e Rang de Frampton, à l’arrière d’une maison ancestrale digne d’un manoir.

L’histoire a débuté il y a quelques années lorsque Paul Poulin, un industriel dans le domaine du plancher de bois franc à Beauceville, a acheté pour son fils Gilbert une trousse à 300 $ pour fabriquer de la bière à partir de grains et de houblon. « Mon fils avait 15 ans et je servais de contrôleur de la qualité », dit-il en rigolant.

Gilbert, loin de se lasser, a commencé à lire sur le sujet et à réaliser beaucoup d’expériences. Après avoir terminé des études en aéronautique, il prend la direction de l’Allemagne pour une formation intensive de six mois sur le brassage de la bière dans une école internationale. Cet établissement de Berlin reçoit des brasseurs de partout dans le monde qui veulent perfectionner leurs connaissances.

Une ferme brassicole

Chez Frampton Brasse, on a mis en marché l’an dernier 40 000 litres de bière sous 5 étiquettes. « On vise les 100 000 litres dans un avenir rapproché », annonce Paul Poulin. L’orge brassicole utilisée est produite dans un champ adjacent à la brasserie. De plus, on a aménagé une culture de houblon qui devrait donner son plein rendement d’ici deux ans.

L’ingrédient principal de la bière est le malt, c’est-à-dire de l’orge germée puis séchée. Une fois l’orge récoltée, les Poulin l’envoient dans une malterie spécialisée pour obtenir le malt. Mille litres de bière à 5 % d’alcool exigent 200 kilos de malt. Dans le cas d’une bière forte qui titre 10 % d’alcool, il faut jusqu’à 800 kilos de malt pour 1 000 litres. On ajoute une levure pour la fermentation, et du houblon pour la saveur et la conservation. Pour créer une bière noire, rousse ou blonde, le brasseur emploiera un dosage différent de malt torréfié. Rien ne se perd, puisqu’une fois qu’il est utilisé, le malt devient de la drêche, dont les veaux du voisin se régalent.

Les cinq variétés de bière sont vendues en bouteilles ou en fût dans des dépanneurs, des bars et des restaurants. À la brasserie même, à Frampton, il y a une aire de dégustation ouverte le jour jusqu’à 18 h; on s’assure ainsi que l’endroit demeure un centre de dégustation. On peut y apprendre à différencier les divers types de bière, tels que la lager, la pilsner, l’India pale ale ou encore la blanche.