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La Coop fédérée compte réinventer la sélection génétique à l’aide d’un CT scan (tomodensitogramme), un appareil qu’on retrouve plus fréquemment dans les hôpitaux que dans les stations d’épreuve porcine! Cette première mondiale se déroule au Bas-Saint-Laurent.
Le CT scan consiste à produire des images corporelles d’une grande précision à l’aide de rayons X. Les hôpitaux l’utilisent pour visualiser des anomalies non détectables en radiologie conventionnelle ou en échographie. La Coop travaille actuellement sur un projet afin d’appliquer cette technique d’imagerie médicale à la sélection des animaux pur sang au sommet de la pyramide génétique porcine.
Depuis 40 ans, la sélection des porcs s’effectue à l’aide d’une mesure d’ultrasons entre les 3e et 4e avant-dernières côtes. Bien qu’elle soit basée sur des estimations, cette méthode a fait ses preuves. Des années 1980 jusqu’en 2005, une meilleure sélection d’animaux sur la base de la mesure d’ultrasons a permis de réduire de 40 % l’épaisseur de gras dorsal des trois principales races en sélection génétique au Québec, indiquent les chiffres du Centre de développement du porc du Québec (CDPQ).
Fini les approximations!
L’arrivée du CT scan en sélection génétique constitue une véritable révolution puisque l’appareil permet une mesure précise de la composition corporelle des porcs vivants. « Notre projet tomographie permettra de pousser encore plus loin la précision de notre sélection en fonction des coupes les plus payantes de nos animaux, a expliqué Robert Brunet, le directeur général de la Filière porcine coopérative, lors de l’assemblée annuelle de l’organisation. Cette première mondiale nous permettra, à partir d’images tridimensionnelles, d’évaluer chacune des coupes de nos sujets, et ce, avant même la sélection de ceux qui se retrouveront au centre d’insémination. »
« Maintenant, nous sommes capables de mesurer le contenu en gras et en muscle au gramme près, a révélé à la Terre Marquis Roy, directeur technique à la production porcine chez Olymel. Imaginez un kilogramme de muscle de plus sur sept millions de porcs! On crée de la richesse. » La technique permettra aussi d’améliorer la rentabilité à la ferme grâce à une meilleure conversion alimentaire puisque le dépôt de gras coûte quatre fois plus cher que celui du muscle, a ajouté M. Roy.
Ce projet de trois millions sur cinq ans a débuté au cours de l’automne 2016, à la station de testage dans la région de Rimouski. Pour l’instant, la Coop ne compte pas élargir la diffusion de cette technique à l’extérieur de son réseau, principalement pour des enjeux de biosécurité, précise Yvan Martin, conseiller en communication pour l’entreprise.