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MONTÉRÉGIE — Considérant les Français très avancés en génétique caprine, Christian Dubé, propriétaire de Cabri Génétique International, a choisi de profiter de leur expertise pour améliorer la production de lait de son troupeau de chèvres.
« C’est le défi de l’avenir dans la chèvre. La course est toujours à la productivité », soutient M. Dubé. Alors qu’au Canada et aux États-Unis, la plupart des éleveurs de chèvres persistent à travailler avec un bouc naturel aux performances incertaines, M. Dubé compte sur l’importation de semences françaises dont la valeur d’amélioration des pères est connue.
Une dose de semence provenant de la France se détaille entre 25 $ et 100 $. « Ça coûte quand même cher d’inséminer », explique M. Dubé, qui a voulu introduire cette pratique au Québec après un séjour en France pour perfectionner sa technique d’insémination. L’impact majeur de la multiplication des meilleurs éléments de la race sur la productivité de lait vaudrait toutefois l’effort et le coût. Depuis 4 ou 5 ans, des troupeaux de chèvres québécois parviennent ainsi à égaler la production de ceux de la France, établie à plus de 1 000 litres de lait par chèvre, par année.
Mais la génétique française connaît des lacunes. Délaissant la conformation de la chèvre, les éleveurs se concentrent plutôt sur la santé de l’animal et la quantité de gras et de protéines dans le lait. Avec la volonté d’organiser des expositions agricoles, un moteur d’activité économique important pour le développement de la chèvre, les éleveurs de chèvres du Québec doivent cependant présenter des animaux répondant à différents critères de conformation. « Quand on prend la génétique européenne mélangée avec celle de l’Amérique du Nord, ça fait un beau mixte qui donne des chèvres productives au pis bien attaché », soutient M. Dubé, qui a également importé de la semence de la Nouvelle-Zélande, seul pays dans le monde exempt d’arthrite encéphalite caprine (AEC), une maladie virale chez la chèvre. « Je suis le seul à disposer de cette génétique au Canada », se réjouit M. Dubé qui vend davantage de boucs pour cette raison.
Cabri Génétique International a aussi songé à l’exportation outremer de semences provenant de boucs améliorateurs issus de son troupeau. Les exigences sanitaires élevées en matière de commerce international de toute espèce animale ont toutefois mis un frein à cette idée.
Quand le hasard fait bien les choses
Posséder des chèvres constituait le rêve de Christian Dubé. Le hasard a voulu qu’il croise Claude Bonnet, père fondateur de la fromagerie Damafro. « Là, on aurait besoin de lait de chèvre », lui a confié M. Bonnet. Bien qu’œuvrant comme technicien à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe, 6 mois plus tard, M. Dubé disposait de son troupeau de chèvres, qui comptait alors entre 80 et 90 têtes.
Après cinq ans, soit en 2000, M. Dubé quittait l’ITA pour devenir producteur de chèvres laitières à temps plein. « Le problème dans la chèvre, c’est la production saisonnière », indique M. Dubé, qui réussit à déphaser la période de reproduction des chèvres pour obtenir des lactations tous les ans et demi. Ainsi, les mises bas se réalisent autant à l’automne qu’au printemps.