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Le fondateur de Veau de Charlevoix, Jean-Robert Audet, devenu producteur artisanal de veaux, souhaite rallier la communauté agricole de sa région pour mettre sur pied une tannerie.
L’objectif de sa démarche est de permettre à des éleveurs comme lui de revaloriser l’entièreté des animaux produits afin d’avoir un cycle d’économie circulaire complet pour leur entreprise.
Alors qu’il tentait de trouver un débouché pour cette partie, il s’est frappé à une embûche de taille : l’absence de tanneries au Québec. En effet, les abattoirs doivent actuellement payer pour acheminer les peaux des animaux vers l’équarrissage ou à l’enfouissement, faute d’autres options.
Il reste bien une tannerie industrielle, la Tannerie des Ruisseaux, à Saint-Pascal, dans le Bas-Saint-Laurent, mais celle-ci utilise des procédés qui ne conviennent pas au projet de M. Audet, lequel cherchait un tannage végétal, considéré, selon lui, comme « une méthode ancestrale reconnue comme étant la plus écologique ». Il s’est donc tourné vers Écofaune boréale, un centre de transfert technologique rattaché au cégep de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, pour faire transformer une douzaine de peaux issues de son élevage, qu’il a par la suite commercialisées.
Or, pour poursuivre son projet à plus grande échelle, en faisant participer d’autres éleveurs de sa région, cette technique doit être reprise dans une véritable tannerie, souligne M. Audet. Depuis, ce dernier espère arriver à convaincre les producteurs de sa région de former une coopérative pour réaliser ce projet de tannerie, ou encore convaincre un entrepreneur d’investir dans un tel projet, qui permettrait de « rebâtir l’industrie québécoise du cuir », confie l’ambitieux entrepreneur. Son rêve serait ensuite de pouvoir commercialiser la marque Cuir de Charlevoix, une stratégie qui s’inscrirait en continuité avec la marque Veau de Charlevoix, qu’il avait lancée en 2014 avec sa précédente entreprise, qu’il a vendue depuis.
Une matière première inutilisée
M. Audet est convaincu que cette solution permettrait d’offrir du cuir québécois de qualité, alors que ce produit est quasi absent des tablettes actuellement. « Toute la matière première est ici, et, pourtant, on importe le cuir d’Italie, des États-Unis », déplore-t-il.
Quant à savoir si le projet serait rentable, M. Audet estime que oui, soulignant qu’il est « entré dans ses frais » avec la transformation de ses douze peaux, bien que le processus se soit réalisé à très petite échelle.