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COOKSHIRE-EATON — Produire une bière 100 % locale : telle est la mission de la nouvelle microbrasserie 11 comtés située à Cookshire-Eaton, dans le Haut-Saint-François. Annexée à un restaurant, elle souhaite réinventer la bière à sa façon, en tissant des liens avec les agriculteurs locaux et en dénichant de nouvelles saveurs.
C’est à l’aide de l’équipement de brassage d’appoint baptisé « Mario » et « Arnold » que le chef brasseur Mathieu Garceau-Tremblay teste de nouvelles combinaisons d’arômes. La gestion est quant à elle assurée par Émilie Fontaine et François Authier, également propriétaires de la microbrasserie Boquébière, à Sherbrooke. Mme Fontaine explique que les concepts entourant leur entreprise proviennent de ses propres expériences. « Mes parents ont une ferme laitière et j’y ai vécu toute ma vie. C’est ce qui a inspiré le bâtiment et le concept avec un côté rural : la tôle et le bois qui rappellent une grange, entre autres, explique-t-elle. On voulait que les gens se sentent en campagne, pas en ville. »
Une autre direction
Les microbrasseries sont en pleine effervescence au Québec; on en recense plus de 215, et le nombre ne fait qu’augmenter. Selon le chef brasseur, « les gens associent souvent les bières artisanales aux IPA et aux autres bières très houblonnées, puisque c’est à la mode et que les brasseurs en font beaucoup. On cherche à exploiter le spectre le plus large possible, des zones que les brasseurs industriels n’occupent pas ».
Il ajoute : « Certaines bières sont moins intéressantes à brasser que d’autres. C’est comme essayer de faire des Passion Flakie chez toi; il y a des desserts bien meilleurs que ça. » L’équipe de la microbrasserie 11 comtés veut, en somme, « produire une bière pour ceux qui n’aiment pas la bière », en proposant des goûts légers, qui sortent de l’ordinaire.
Local jusqu’au bout
La préoccupation du commerce local se trouve au centre de la mission de l’entreprise. « Depuis le début, on rencontre beaucoup de monde pour tenter d’attirer les producteurs du coin. On aimerait brasser plusieurs produits d’ici comme les fraises et le miel, raconte le chef brasseur. On aime aussi quand les gens débarquent et nous disent qu’ils sont producteurs d’argousier, par exemple, en nous demandant si ça nous intéresse de les brasser. » Émilie Fontaine ajoute : « C’est une manière de nous ancrer dans notre milieu, une façon de pouvoir raconter l’histoire derrière une bière, la provenance des produits, la rencontre avec le producteur. »
La microbrasserie s’approvisionne en céréales auprès de Innomalt, située à Sherbrooke. M. Garceau-Tremblay explique que pour l’instant, il est impossible de trouver des céréales qui proviennent d’un producteur de Cookshire, puisqu’il n’y en a pas.
Chasse aux cerises
La microbrasserie a récemment lancé un appel à tous sur sa page Facebook pour inviter « les cueilleurs, les propriétaires de vastes terres [et] les promeneurs à une grande chasse au trésor » visant à récolter des cerises indigènes pour en faire une bière d’ici la fin de la saison estivale. Bien qu’elle ne soit ouverte que depuis le début du mois de juillet, certains soirs affichent complet.
Alors que la microbrasserie 11 comtés est en pleine période d’essai pour mettre sur le marché de nouveaux produits, elle continue de faire la promotion d’un commerce local de proximité.
Du jardin au resto Certains aliments du restaurant du Cuisinier déchaîné proviennent d’une boulangerie située à Weedon. Les légumes, pour leur part, sont récoltés à moins de cinq minutes de voiture, dans le jardin du Jardinier déchaîné, qui a été rebaptisé à la suite de la création du restaurant. Le mariage des deux entreprises permet de soutenir directement un fermier de famille. |