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Si le nombre de fermes a chuté de façon importante au Québec entre 1971 et 2011, passant de 58 922 à 29 437 entreprises recensées par Statistique Canada, on constate un ralentissement du rythme de décroissance depuis 10 ans, voire une stabilisation. Selon une compilation du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), le nombre d’exploitations agricoles enregistrées dans la province a même connu une légère progression de 2019 à 2020.
En décembre dernier, le Québec comptait en effet 27 442 exploitations agricoles, soit une hausse de 0,3 % par rapport à janvier 2020.
« Je ne suis pas surprise. Je crois qu’on remarquera encore une légère croissance dans les prochaines années », commente Catherine Brodeur, vice-présidente aux études économiques du Groupe AGÉCO, spécialisé en analyse économique dans le milieu agroalimentaire.
Émergence de petites fermes
Si 1 076 entreprises ont cessé leurs activités en 2020, 1 163 nouvelles ont été enregistrées. Catherine Brodeur associe le phénomène à l’émergence de petites fermes et de projets agricoles diversifiés ces dernières années.
« Beaucoup de jeunes partent des projets d’agriculture dans des secteurs non traditionnels et ils diversifient leurs activités. Il y a aussi des gens pour qui l’agriculture est un projet de retraite. Il y a une tendance au retour à la terre depuis quelques années », constate l’agroéconomiste, qui croit que ce phénomène a aussi été accentué en 2020 avec la COVID-19 et la mouvance des Québécois vers les milieux ruraux.
Progression dans les régions périphériques
Mme Brodeur souligne par ailleurs que les régions plus éloignées des grands centres, telles que la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, l’Abitibi-Témiscamingue, l’Outaouais et la Côte-Nord, ont toutes connu une bonne croissance durant l’année, leur taux d’augmentation du nombre de fermes variant entre 2 % et 5 %.
La Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, notamment, compte neuf exploitations agricoles de plus sur son territoire qu’en 2019. « Les nouvelles fermes qui ont émergé sont d’abord maraîchères, pour la plupart. Ce sont surtout de jeunes producteurs qui misent sur la mixité. Certains, en parallèle, font de l’acériculture, de l’apiculture, des petits fruits ou font pousser des poiriers et des pommiers », commente Guy Gallant, directeur régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Il ajoute que ce sont de petites productions qui misent sur le commerce de proximité. « Le prix des terres est encore abordable ici et il y a possibilité d’acheter des terres de petite superficie. Ça doit peser dans la balance », soutient M. Gallant, qui estime que la progression dans la région devrait se poursuivre dans les prochaines années.
Décroissance dans trois régions Seulement trois régions, soit le Centre-du-Québec, les Laurentides et la Mauricie, ont vu leur nombre d’exploitations agricoles diminuer pendant la dernière année. Dans le Centre-du-Québec, la place importante qu’occupent les fermes de grande taille et l’agriculture traditionnelle pourrait expliquer le phénomène, souligne Catherine Brodeur. Les secteurs laitier et bovin, notamment, tendent plutôt vers la décroissance, ces dernières années. |