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Le manque d’entretien des infrastructures et l’isolement des agriculteurs en raison de fermetures partielles ou totales de près de 166 ponts et ponceaux se sont avérés le sujet de l’heure de la 53e assemblée générale annuelle de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) d’Abitibi-Témiscamingue.
« Nos ponts sont finis! Ça fait un bout de temps qu’on le sait et qu’on le dit. C’est un manque flagrant d’investissement ces dernières années du MTQ [ministère des Transports du Québec] », dénonce Pascal Rheault, président de la fédération. Ce dernier a rappelé le triste événement du printemps dernier, alors que deux fermes bovines, situées entre deux ponts, ont été isolées en raison d’une réduction de limites de charge. « C’était extrêmement difficile pour eux de recevoir la nourriture des animaux. Il a fallu que les gens se mobilisent pour les aider. Et s’il avait été plutôt question d’entreprises laitières, elles auraient fait quoi avec leur lait si le camion ne pouvait plus traverser? » s’interroge-t-il.
Dans son coin de pays parsemé de cours d’eau, Pascal Rheault rapporte que 525 ponts et ponceaux sont répertoriés et que de ce nombre, 166 sont en fin de vie utile, ce qui force le MTQ à réduire les charges pouvant y être transportées. « Le problème, c’est qu’on ne nous dit rien. Tout est beau jusqu’au jour où l’ingénieur passe et sans préavis, sans rien, ils mettent une pancarte comme quoi la limite de charge passe de
60 à 10 tonnes ou de 40 à 5 tonnes, selon l’état de détérioration. Et quels seront les prochains ponts à subir le même sort? On ne le sait pas », déplore M. Rheault.
Ce dernier possède une ferme de grandes cultures, et lui-même doit payer un supplément à son transporteur de grains obligé d’effectuer un détour de 40 km en raison des limites de charge réduites sur des ponts environnants. « Nous, ce qu’on veut, c’est mettre en place une politique avec le MTQ pour qu’ils accélèrent le processus. Si un pont est en limite de charge, il ne faut pas que ça prenne 5, 6 ou même 12 ans avant de le reconstruire, comme c’est le cas actuellement », insiste-t-il. La résolution adoptée par les délégués comprend aussi la négociation d’une entente-cadre entre l’UPA et le MTQ qui indiquerait les travaux à prioriser, les mesures d’atténuation, etc.
Reboisement des terres en friche
Les terres défrichées qui sont reboisées sont un sujet qui ne date pas d’hier, mais qui constitue un grand irritant pour les agriculteurs de la région. « Le gouvernement fédéral a sorti un programme pour planter des arbres. Des propriétaires préfèrent ne pas louer leurs terres afin d’attendre pour aller chercher les subventions offertes pour replanter. On n’est pas contre la mise en valeur, mais avant de reboiser les terres cultivables, il y a 300 000 hectares de coulées et autres qu’on pourrait reboiser », affirme Pascal Rheault.
La résolution votée lors de l’assemblée du 26 octobre demande au gouvernement un programme d’aide à la remise en culture des terres en friche équivalent à l’aide au reboisement. La résolution demande aussi de modifier la Loi sur la fiscalité municipale afin de permettre aux municipalités de taxer les propriétaires qui laissent leurs terres en friche et de placer cet argent dans un fonds qui servirait à la culture des terres.