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Préserver le potentiel des sols organiques lorsque les récoltes et le passage des outils aratoires se succèdent représente un défi de taille pour les maraîchers. Et si la solution passait par l’implantation de plantes herbacées et arbustives? Un agronome a fait le test.
« En terre noire, une proportion importante de maraîchers cultive dans des conditions qui ne sont pas optimales. Sur le même champ, on fait de deux à trois récoltes par saison avec un travail de sol, ce qui dégrade ses fibres. On voit souvent des problématiques de compaction et de dégradation des sols », expose Gabriel Deslauriers, agronome et directeur de la recherche et du développement au Groupe PleineTerre, qui donnait une présentation sur le sujet aux dernières Journées horticoles et grandes cultures.
M. Deslauriers a voulu vérifier si la culture d’engrais verts pendant un an avec sous-solage était suffisante pour ramener la santé des sols à un état acceptable. Pour se faire, il a mené de 2015 à 2017 des tests sur la parcelle d’un producteur de la Montérégie-Ouest, lui-même aux prises avec ces problématiques.
L’agronome a employé cinq traitements : le premier consistait à un sous-solage, puis à l’implantation de boutures de saules à raison de 30 000 tiges/hectares qui ont été fauchés et incorporés à l’automne 2016, tandis que trois autres traitements visaient l’implantation de mélanges d’engrais, d’une fauche à la mi-août 2015 et d’un sous-solage deux semaines plus tard. Enfin, sur la parcelle témoin, on a cultivé de la laitue en suivant la régie de production.
Pour mesurer les effets de ces engrais verts, Gabriel Deslauriers a réalisé des profils de sols et des tests physiques dans les horizons 0-30 cm et 30-60 cm pour caractériser la couche compacte au printemps 2015, puis à l’automne 2015, 2016 et 2017.
Après l’évaluation des rendements et de la qualité des laitues dans la parcelle témoin et celles des engrais verts, l’agronome a constaté que le saule présentait les résultats les plus intéressants quant à la régénération des sols, notamment en ce qui concerne l’amélioration du taux d’infiltration, de la masse volumique apparente et de l’apport de matière organique. « Toutefois, en raison des coûts engendrés par l’implantation [5 600 $/ ha pour l’opération et les boutures] et la perte de revenus pendant deux ans, on peut difficilement retenir cette avenue », conclut Gabriel Deslauriers.
Pour améliorer la qualité des sols organiques, l’agronome recommande plutôt d’effectuer une meilleure rotation des cultures et de semer des engrais verts en fin de saison comme l’avoine ou l’orge, ce qui aurait pour effet de diminuer les pertes par érosion.