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Une onde de choc secoue la communauté agricole depuis l’annonce de la mort de l’ancien président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Estrie, François Bourassa, victime d’un accident à sa ferme, quelques jours plus tôt.
« Quand il était à l’hôpital, on était au courant qu’il ne reviendrait pas sans séquelles importantes. Il avait trop manqué d’oxygène, raconte son fils, Dominic Bourassa. On continuait de le maintenir en vie pour les dons d’organe, une chose qui était importante pour lui. Pendant ce temps, il fallait continuer les opérations de la ferme, alors on contenait nos émotions. » Au lendemain de sa mort, le 26 juillet, ses sœurs et lui ont toutefois été happés par une vague de témoignages provenant d’un peu partout. « Là, les émotions ont vraiment frappé », confie celui qui est partenaire dans la ferme depuis l’âge de 17 ans.
Prévention
Le jour de l’accident, François Bourassa s’affairait à débloquer un silo qui contenait le seigle d’une vieille récolte. Le silo était rempli au quart et la portion restante « était prise en pain », explique Dominic. À la veille des nouvelles récoltes, son père s’était donné la mission de pelleter le tout à l’extérieur du silo, une tâche qu’il effectuait depuis deux jours.
L’homme de 71 ans avait réussi à déloger une bonne partie de la base. Alors qu’il désirait terminer le travail, la portion de grain plus haut – environ trois tonnes, selon son fils – s’est effondrée sur lui. « Notre employée travaillait pas loin. Elle a entendu un bruit, et après, mon père ne répondait plus. J’ai essayé de le chercher pendant 15 minutes, sans y arriver. Ce sont les pompiers qui ont pris le relais et l’ont trouvé », décrit-il avec tristesse.
Dominic Bourassa aimerait que l’accident qui a coûté la vie à son père puisse au moins convaincre la communauté agricole d’améliorer la sécurité à la ferme.
L’implication dans les gènes
En plus d’avoir été président de la Fédération de l’UPA de l’Estrie pendant 12 ans, François Bourassa s’est impliqué en agriculture pendant une trentaine d’années. « L’implication, on dirait que c’est un gène dans notre famille. Mon grand-père était impliqué et mon arrière-grand-père aussi », dit Dominic.
Parmi les dossiers importants pour son père, il nomme la reconnaissance de la population envers le milieu agricole. « Il avait aussi à cœur tout le mouvement coopératif. C’est quasiment une religion dans la famille. On a d’ailleurs déjà eu quelques accrochages quand j’ai commencé à demander des prix pour nos intrants à d’autres entreprises que la coop », raconte-t-il avec un brin d’humour.
La mort de son père a fait son chemin jusqu’en Afrique, où des gens ont exprimé leurs condoléances à sa famille, en lien avec l’aide humanitaire à laquelle a participé François Bourassa dans le passé.
Dominic et sa famille ont d’ailleurs été touchés par le nombre impressionnant de commentaires sur les médias sociaux, de même que la nature des témoignages. « Il y a plusieurs témoignages qu’on n’était pas capables de lire sans mouchoirs », souligne-t-il. L’hommage rendu par l’ancien président des Producteurs de lait du Québec Bruno Letendre est l’un de ceux-là. Dominique raconte que les deux hommes avaient l’habitude de se poser des questions embarrassantes devant tout l’auditoire lors des assemblées générales qu’ils présidaient. « Il y avait une bonne dynamique entre les deux », se souvient-il.