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En observant l’équipe de pompiers spécialisés en intervention en espace clos grimper dans son silo en feu, le producteur Sylvain Carbonneau a réalisé que dans le milieu agricole, les précautions prises pour monter dans un silo d’ensilage ne sont peut-être pas toujours bien adaptées aux dangers que ce type de manœuvres comportent. « Je voyais les pompiers s’attacher avec des harnais et redescendre immédiatement quand ça devenait trop dangereux, alors que nous, on monte là-dedans par habitude, avec un minimum de protection », fait-il remarquer.
Il est d’avis qu’il y aurait lieu de resserrer la sécurité de ce type d’équipement. « Un silo neuf coûte environ 120 000 $ à 200 000 $, puis il n’y a aucun gicleur, aucun système de harnais pour améliorer notre sécurité », regrette-t-il.
À cet égard, le Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail recommande aux producteurs agricoles le port du harnais pour grimper dans un silo.
De son côté, Michel Lagacé, directeur général du fabricant Silo supérieur, précise que depuis cinq ans, les silos neufs sont équipés d’une ligne de vie, soit un fil en acier muni d’une braquette, à laquelle les producteurs s’attachent pour éviter les chutes en hauteur. Des affiches à l’entrée des chutes du silo sont également apposées pour rappeler les dangers liés aux gaz, ajoute-t-il.
De plus, il rappelle que depuis quelques années, la Loi sur les ingénieurs a été modifiée afin que les bases de béton qui soutiennent les silos agricoles soient approuvées par un ingénieur avant l’installation, et ce, afin de réduire les risques d’effondrements. Ceux-ci peuvent toutefois se produire pour d’autres raisons, « comme un mauvais entretien de l’équipement, un taux d’humidité trop important dans le sol ou encore un bris mécanique qui pourrait faire en sorte que l’ensilage se retrouve d’un seul côté du silo », énumère-t-il.
Des portes en métal entraîneraient d’autres inconvénients
L’incendie dans le silo de la Ferme Carhol s’est envenimé après qu’une petite porte en bois eut brûlé, laissant ensuite entrer l’oxygène, qui a alimenté les flammes. « Si ces portes étaient faites en métal, ça pourrait peut-être améliorer la gestion de ce type d’incendie », suggère Robert Ruel, directeur du service sécurité des incendies à Saint-Odilon-de-Cranbourne.
Mais le métal entraînerait d’autres problèmes, estime pour sa part l’ingénieur Michel Lagacé, directeur général de Silo supérieur, un important fabricant de silos basé à Lévis. « C’est certain que ça ne brûlerait pas, mais il resterait quand même une zone entre le béton et la porte qui ne pourrait pas être totalement étanche à l’air », prévient-il. Par ailleurs, le métal serait sujet à la corrosion, surtout dans un environnement acide comme un silo. Le poids du matériau pourrait aussi alourdir la structure et les pentures, signale-t-il.