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Le 13 octobre dernier, à la Ferme Caribou près de Terrebonne, avait lieu la démonstration d’un système de séparation des fumiers.
Cette machine, conçue à Drummondville par GEA Houle, permet de transformer le fumier en litière, éliminant l’obligation pour le producteur de se procurer de la paille ou de la ripe. « Une vache nécessite 0,01 mètre cube de litière par jour, indique Yvon Custeau, de GEA Houle. Cette machine, notre plus petit modèle, transforme le fumier en litière à un rythme de 0,03 mètre cube à la minute. En d’autres mots, un cultivateur qui possède 60 vaches génère trois jours de litière en seulement 60 minutes. » Le procédé est assez simple : le fumier liquide pompé et transporté à travers un séparateur horizontal se trouve ensuite pressé par deux rouleaux. Chaque étape extrait une certaine quantité de liquide, offrant au final une matière à 30-35 % d’humidité composée des fibres non digérées par l’animal. « Une fois produite, nous épandons immédiatement la litière sous les vaches. Cette matière se révèle peu abrasive et donc confortable pour les animaux. Par ailleurs, nos analyses indiquent qu’après 24 heures, le niveau de bactéries égale celui d’une litière de paille ou de ripe. Une personne peut prendre le fumier traité avec ses mains. Il ne sent rien! » De fait, l’odeur et les éléments fertilisants demeurent concentrés dans la partie liquide, redirigée vers la fosse durant le processus.
Brève introduction du séparateur à fumier GEA Houle
Voici comment fonctionne le séparateur à fumier!
Jasmin Mathieu, de la Ferme Caribou, nous explique ce qui l’intéresse avec ce type d’équipements
Pour cause de rentabilité
Si cette démonstration était intéressante, sachons que la technologie des séparateurs à fumier n’est pas nouvelle. Aux États-Unis, le manque de litière affectait la rentabilité déjà précaire de nombreuses fermes. Plusieurs ont justement corrigé le problème en produisant leur propre litière, à base de fumier. La situation des producteurs laitiers québécois diffère, évidemment. Alors que certains récoltent leur paille, d’autres achètent de la ripe sans trop nuire aux bénéfices de l’entreprise. Néanmoins, nous avons appris que quelques grandes entreprises laitières d’ici auraient fait l’acquisition d’un séparateur de fumier.
Un projet original
De son côté, Jasmin Mathieu, de la ferme Caribou, mentionnait que ce type d’équipement l’intéresserait pour une raison particulière. « Nous sommes autosuffisants en litière, mais cette machine nous permettrait de produire du compost. Des citadins curieux s’arrêtent ici chaque fin de semaine parce que nous sommes situés tout près de Montréal. Nous leur expliquons comment l’agriculture fonctionne et leur faisons visiter les lieux. Avant de partir, la plupart voudraient acheter quelque chose, du lait, du fromage, mais nous n’avons rien à leur offrir. Je me dis que du compost produit avec notre propre fumier pourrait les intéresser. Et avec un plus grand volume, par exemple destiné aux centres jardiniers de la région, il pourrait s’agir d’une source de revenu supplémentaire. » La Ferme Caribou évaluera les caractéristiques du compost, de même que les débouchés, avant de poursuivre avec ce projet, pour l’instant à l’étape embryonnaire.