Politique 5 septembre 2014

Une autre « mission » pour la CAPERN?

7f8a254692c76155dd660506716c6c14

Déjà très sollicitée, la CAPERN héritera-t-elle d’un autre mandat au cours de l’hiver 2012?

Quatre députés viennent en effet de demander la tenue d’une commission parlementaire sur le Plan Nord, soutenant que les enjeux socio-économiques de cet ambitieux plan du premier ministre Jean Charest ne sont pas clairement définis.

« Si on nous demande de tenir une consultation sur le Plan Nord, on va le faire. Mais, comme je l’ai dit précédemment, on manque de temps pour voir aux dossiers touchant l’agriculture », a réagi à la Terre le président de la Commission et député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis.

Les membres de la CAPERN (Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles) connaissent un automne chaud. La Commission vient de terminer l’étude, article par article, du projet de loi 21 sur la mise en marché, tandis que l’analyse d’un autre projet de loi – projet de loi 14 sur les mines – s’éternise. Au point où le ministre Serge Simard menace de recourir au bâillon pour forcer l’adoption du nouveau régime minier d’ici à la fin de la session parlementaire. Le monde agricole attend avec impatience la reprise des consultations sur le livre vert à la mi-janvier 2012.

Les quatre députés (Lisette Lapointe, Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Amir Khadir) estiment que le moment est venu de « poser les vraies questions » au gouvernement sur le développement des ressources naturelles et hydro-électriques québécoises. Les députés prétendent que le Québec aurait peu de contrôle sur les projets miniers qui sont censés changer le visage même du Nord québécois au cours des 20 prochaines années.

« Nous disons que la CAPERN doit procéder à des consultations afin que la population puisse être mieux éclairée. Nous pensons également que l’Assemblée nationale doit pouvoir se prononcer sur les facettes du développement minier et hydro-électrique », a déclaré la députée de Charlevoix, Lisette Lapointe, jeudi, lors d’une conférence de presse.

Cette prise de position des députés fait suite à une récente sortie publique de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau sur le Plan Nord. M. Parizeau a proposé que l’État québécois intervienne plus directement dans les activités minières sous la forme, notamment, de partenariats.

Les investissements miniers au Québec, d’ici à 2016, devraient dépasser les 30 G$ et créer 12 800 emplois d’ici à 2020. Sur le seul territoire du Plan Nord, l’Association minière du Québec prévoit qu’une vingtaine de projets miniers vont nécessiter des investissements de 28,5 G$.