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Les participants se sont montrés plutôt bons joueurs dans l’ensemble avec pour résultat un débat plutôt sage.
OTTAWA – Histoire d’en apprendre davantage sur les positions de chaque parti politique, la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) tenait un débat opposant quatre politiciens sortants en provenance des partis siégeant à la Chambre des communes et une candidate du Parti vert du Canada, le lundi 11 avril à Ottawa.
À l’exception de quelques échanges plus musclés entre le ministre fédéral de l’Agriculture sortant, le conservateur Gerry Ritz, et les porte-parole libéral (Wayne Easter) et néo-démocrate (Pat Martin) en matière d’agriculture, les participants se sont montrés plutôt bons joueurs en respectant les limites de temps qui leur étaient imposées et en n’interrompant pas leurs adversaires. Notons que le Bloc québécois avait pour sa part délégué son porte-parole des cinq dernières années en matière d’agriculture et député sortant de Richmond-Arthabaska, André Bellavance.
Puisque l’événement était télédiffusé en direct sur la chaîne d’affaires publiques et parlementaires CPAC, les participants devaient s’en tenir à un horaire établi au préalable. Plus précisément, ils étaient appelés à se prononcer tour à tour sur sept questions en plus d’avoir l’occasion de débattre pendant un peu moins de cinq minutes sur chacune des questions.
Les questions reflétaient les dossiers prioritaires de la FCA, enjeux énoncés dans un document quelques jours plus tôt. Ainsi, il a été question de l’éventuelle stratégie alimentaire nationale, de la recherche, de la gestion des risques, du commerce, de l’environnement, de la salubrité des aliments et de la relève agricole.
À titre de ministre sortant, Gerry Ritz a évidemment été le participant qui a eu à répondre au plus grand nombre de questions. En fait, les représentants du Parti libéral et du Bloc québécois ont accusé M. Ritz et son gouvernement sur divers points, notamment sur le fait que le programme Agriflex ne réponde pas totalement aux attentes des agriculteurs, sur le manque de flexibilité des programmes de financement destinés aux exploitants agricoles, sur la souplesse des normes auxquelles sont soumis les aliments qui sont importés au pays et sur l’absence de mesures concrètes visant à permettre aux jeunes de prendre la relève.
Sur ce dernier point, c’est-à-dire la relève agricole, la question qui a lancé le débat est venue de Frédéric Marcoux, président de la Fédération de la relève agricole du Québec, qui a indiqué aux politiciens que les jeunes exploitants agricoles se retrouvaient souvent face à des dettes déraisonnables. « Les jeunes agriculteurs d’aujourd’hui font face aux mêmes défis que les générations qui les ont précédés, soit un financement stable à long terme, l’accès au crédit et la relève », a convenu Gerry Ritz en revenant sur une tournée nationale menée en 2010 par son ministre d’État à l’Agriculture, Jean-Pierre Blackburn. Aux dires de M. Ritz, cette consultation pancanadienne a permis au gouvernement de mieux cerner les enjeux en matière de relève agricole.
« Malgré cette consultation, on ne retrouve rien dans la plateforme des conservateurs qui parle de relève agricole. La consultation c’est bien mais l’action est nécessaire parfois. Aussi, même si le ministre d’État fait des consultations, on aimerait bien qu’à l’occasion ce soit le ministre qui vienne s’adresser à la relève agricole, puisque c’est lui qui prend les décisions », a rétorqué André Bellavance, qui propose pour sa part de mettre en place un régime d’épargne transfert, un peu comme on le fait pour les études, en plus d’élargir la notion de transfert de propriété agricole à d’autres membres de la famille tels les frères, les sœurs et les neveux et nièces.
Enfin, M. Bellavance et ses homologues du Parti libéral et du NPD se sont dit en faveur d’une stratégie alimentaire nationale qui se pencherait sur la question de l’importation et l’exportation d’aliments, à condition que celle-ci ne désavantage pas les producteurs canadiens. « Les autres pays veulent notre sirop d’érable et nos canneberges et de notre côté, on a besoin de bananes et de noix de coco, mais on doit faire attention de ne pas considérer nos aliments comme une simple marchandise », a indiqué André Bellavance alors que les négociations sur l’agriculture à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) évoluent à pas de tortue depuis deux ans.
« Je serais présentement à la table des négociations si je n’avais pas à être ici en campagne électorale. On exporte 80% de ce qu’on produit alors c’est un dossier prioritaire pour nous, tout comme l’est la question de la gestion de l’offre dans ce processus », a commenté le ministre, qui n’a pas raté une occasion d’accuser ses adversaires politiques d’avoir plongé le pays en mode électoral.