Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Pierre St-Martin, 86 ans, premier signataire de la gestion de l’offre dans le secteur laitier au Québec, s’accroche à ses idéaux.
« Touchez surtout pas à la gestion de l’offre! » s’enflamme-t-il dans une entrevue à la Terre.
L’homme est droit comme un chêne. Et sa mémoire est vive. « Je suis inquiet, confesse-t-il. Très inquiet de voir ce qu’on veut faire avec ce système qui a pourtant fait ses preuves. Ceux qui le contestent ne comprennent pas les enjeux. »
Pierre St-Martin a fondé la Fédération des producteurs de lait industriel du Québec, en 1966. Il en a été le président pendant huit ans, de 1970 à 1978. Il a été lui-même producteur pendant plus de trente ans dans sa ferme de Ville-Marie, dans le Témiscamingue.
« Il faut continuer de soutenir les producteurs laitiers, qui sont de moins en moins nombreux, insiste-t-il. Il y a 40 ans, on comptait 51 115 fermes laitières très exactement. Aujourd’hui, ils sont à peine 4 000 à détenir des quotas et à gagner leur vie de façon convenable grâce à la gestion de l’offre. »
Aux premières loges
L’ancien producteur, qui habite à Longueuil, continue de suivre « avec grand intérêt », dit-il, les dossiers qui concernent l’industrie laitière, à la fois ceux touchant le Québec, mais aussi à l’étranger. Il s’est déjà rendu en Nouvelle-Zélande, où il a visité une ferme d’Auckland « où les vaches sont en pâturage durant toute l’année ».
Il était aux premières loges, il y a plus de 40 ans, au moment où tous les projecteurs étaient tournés vers les producteurs laitiers québécois.
« J’y étais, à Ottawa, dans le Sir John Carling Building, le 11 janvier 1971, pour signer le document qui nous accordait la gestion de l’offre pour le Québec », rappelle-t-il fièrement.
Il souhaite maintenant que le premier ministre Philippe Couillard, et son ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis – « Je lui ai parlé à deux reprises depuis son élection », dit-il –, « fassent ce qu’il faut » pour convaincre le premier ministre Harper « de la nécessité de préserver nos acquis ».
« Il ne faut pas céder aux pressions des producteurs laitiers américains – et encore moins croire ceux qui prétendent que le prix du lait est trop cher – pour tout abandonner, après avoir tant bataillé pour faire avancer la cause de nos producteurs. »
Pierre St-Martin promet par ailleurs de participer à l’assemblée des Producteurs de lait du Québec, en 2016, pour les 50 ans d’existence de l’organisation.