Politique 26 novembre 2014

Terres : la réflexion s’étend aux municipalités

Kamouraska

La levée de boucliers contre les groupes d’investissements qui acquièrent des terres agricoles déborde maintenant du cercle agricole.

Le monde municipal amorce à son tour une réflexion sérieuse sur le phénomène de l’accaparement. « Il y a une réflexion provinciale à faire, plutôt que de toujours traiter ça à la pièce », a confié à la Terre le président de la Fédération des municipalités du Québec (FQM), Richard Lehoux. Il ajoute que la Commission sur l’aménagement du territoire, l’agriculture et l’environnement se penchera sur la question en 2015.

« Sur le terrain, on sent que le phénomène prend de l’ampleur et la question qu’on doit se poser c’est : « Combien de superficies on peut laisser aux investisseurs avant qu’on lève la main? » », souligne-t-il. Il rappelle toutefois qu’on ne peut pas être complètement contre la spéculation.

Le Kamouraska donne le ton

Plusieurs municipalités de la Municipalité régionale de comté (MRC) de Kamouraska ont adopté une résolution qui rejette le modèle d’agriculture proposé par les fonds d’investissement.

« On veut dire aux entreprises qui font de la spéculation que ça ne nous intéresse pas », explique le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, en rappelant toutefois qu’il n’a aucun pouvoir pour les empêcher d’acquérir des terres.

Jusqu’à maintenant, la résolution a été adoptée par 12 municipalités sur 17 dans la MRC, explique le maire de Saint-André de Kamouraska, Gervais Darisse. Selon lui, les neuf autres villes l’adopteront bientôt. « C’est un signal qu’on envoie », explique M. Darisse. « Ça ne concerne pas juste le milieu agricole; le monde municipal aussi est préoccupé. »