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Il y a près de 10 ans – le 23 janvier 2006 –, Stephen Harper prenait le pouvoir à Ottawa. Il devenait le 22e premier ministre du Canada et il chassait du même coup les libéraux.
Au cours de la dernière décennie, les conservateurs ont mis en place de nombreuses réformes et négocié des accords de commerce un peu partout sur la planète. Mais quel rôle a joué – ou n’a pas joué – le gouvernement conservateur au sein du monde agricole? Une décennie plus tard, l’heure est au bilan. La Terre fait le point sur les principaux dossiers qui ont fait l’actualité au cours du règne Harper.
1) La réforme de l’assurance-emploi (qui prive les producteurs de main-d’œuvre saisonnière)
Cette réforme a été vivement critiquée – et dénoncée –, mais les règles sont restées les mêmes. Résultat : de plus en plus d’employeurs ont des difficultés à recruter des travailleurs saisonniers (voir textes en pages 10 et 11).
2) L’Accord de libre-échange Canada-Europe (qui fera entrer 17 700 tonnes supplémentaires de fromages fins, principalement au Québec)
Jusqu’à la toute fin, les fromagers québécois ont eu le sentiment que quelque chose se tramait dans leur dos. Les fromagers devraient être compensés, mais leur stabilité économique demeure fragile.
3) Le Partenariat transpacifique
Le Canada va-t-il tenir sa promesse de protéger la gestion de l’offre, en dépit des pressions exercées par les autres pays pour l’éliminer ou en réduire la portée? Les producteurs laitiers et avicoles ont prévenu le ministre Denis Lebel qu’ils l’avaient à l’œil et qu’ils s’attendaient à ce qu’il ne cède pas un pouce sur le terrain du libre commerce international.
4) L’affaiblissement de l’Agence canadienne d’inspection des aliments
En septembre 2014, on a appris que le gouvernement conservateur avait demandé à l’Agence de dégraisser son budget de 56 M$. Depuis, le personnel est réduit, et les inspections sont moins fréquentes et moins rigoureuses.
5) La privatisation de la Commission canadienne du blé (CCB)
En avril 2015, l’entreprise G3 Global Grain Group a investi 250 M$ pour acquérir 50,1 % des actions de la CCB. Quatre ans auparavant, la Loi sur le libre choix des producteurs de grains en matière de commercialisation avait mis fin au monopole de la CCB sur la vente du blé et de l’orge canadiens.
6) Les réductions budgétaires majeures touchant le programme Cultivons l’avenir 2
Le fédéral a réduit son financement de 50 %, ce qui pénalise les producteurs et oblige les provinces à assumer des coûts supplémentaires pour la sécurité du revenu.
7) L’incertitude politique autour des pipelines
En octobre 2014, le gouvernement fédéral a pris le contrôle de l’évaluation du projet d’oléoduc Énergie Est, qui fera du Québec le point le plus névralgique au Canada pour l’exportation de pétrole albertain.Le pipeline devrait permettre d’acheminer du pétrole aux raffineries de Montréal et de Lévis et à celle de Saint John, au Nouveau-Brunswick. Un nouvel oléoduc sera construit en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, dans l’est de l’Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick.
8) Le resserrement des règles touchant l’entrée des travailleurs étrangers temporaires.
Pour « faire travailler les chômeurs », le gouvernement limite désormais l’entrée de Mexicains et de Guatémaltèques dans les usines de transformation alimentaire, ce qui prive ces entreprises de main-d’œuvre occasionnelle pour transformer les produits de la terre. Une mesure dénoncée avec véhémence par les entrepreneurs, qui ont demandé l’appui du gouvernement Couillard.
9) L’étiquetage de la viande
En octobre 2014, le gouvernement fédéral a remporté une bataille d’importance dans le conflit commercial qui l’opposait aux États-Unis. Il faut rappeler que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avait alors tranché en établissant que les règles américaines touchant l’étiquetage du pays d’origine (COOL) nuisaient aux exportations de viande du Canada et du Mexique.
10) La diminution des budgets de recherche touchant les fermes expérimentales.
La ferme de Frelighsburg, un centre de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada fondé en 1969, a fermé ses portes en 2012. Cet établissement, que plusieurs considéraient comme un joyau, principalement pour la pomiculture, a été victime des coupes prévues au budget fédéral.