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Les spéculations vont bon train dans le monde agricole en vue du dépôt du premier budget Marceau, le 20 novembre.
Certains s’inquiètent même de voir le ministre des Finances, Nicolas Marceau, profiter de cette « grande guignolée nouveau genre » pour puiser dans les surplus de La Financière agricole pour éponger une partie du déficit du gouvernement.
« Ce ne serait pas une avenue à explorer », prévient l’économiste en chef à l’Union des producteurs agricoles (UPA), Charles-Félix Ross.
Pour s’assurer qu’on comprenne bien son propos, il ajoute : « Les surplus de La Financière proviennent de coupes importantes réalisées dans les dernières années au niveau des programmes d’assurance stabilisation. Des milliers d’entreprises agricoles en ont subi les conséquences. Ces surplus devraient être réinvestis en agriculture et servir à abolir la mesure de resserrement du 25 % en permanence ».
Pas de transfert
Michel Morrisset, directeur du programme économie et gestion agroalimentaires à l’Université Laval, ne s’attend pas à une ponction, par l’État, d’une partie des importants surplus de La Financière. Mais il pense qu’il s’agit d’une option envisageable.
« Je pense qu’ils (le gouvernement) vont se donner un peu de temps pour voir venir. Mais y aura-t-il lieu qu’ils transfèrent des montants? C’est une autre question », dit-il.
L’agroéconomiste croit également que le ministre des Finances « va jouer de prudence » et qu’il ne touchera pas au budget dédié à l’Agriculture.
Il fait valoir que le budget sera déposé dans moins de deux semaines, ce qui laisse peu de temps pour faire des modifications en profondeur dans tous les ministères. Il serait donc étonnant, d’après son raisonnement, que l’enveloppe budgétaire pour l’Agriculture soit modifiée substantiellement.
Michel Morrisset ajoute : « Tant que le gouvernement n’aura pas affiché ses couleurs et déterminé ce que renfermera la prochaine politique agricole, il lui sera difficile de tout chambarder (sur le plan budgétaire) ». Il concède que le secteur agricole en est un que le gouvernement « va tenter de protéger puisqu’il constitue une base significative (économique et électorale) dans les régions ».
Il faudra voir, cependant, comment le ministre des Finances parviendra à trouver les fonds nécessaires pour combler un trou de 1,6 G$ pour le présent exercice. Demandera-t-on aux contribuables de donner généreusement lors de cette grande guignolée automnale du 20 novembre 2012?
Rappelons que le 20 mars 2012, le gouvernement Charest avait déposé un budget de 70,9 G$. Le ministre des Finances, Raymond Bachand, avait déclaré avoir dû manœuvrer « dans un contexte de restrictions budgétaires ». Le grand timonier du gouvernement avait parlé d’un « budget responsable » avec l’objectif, en 2013-2014, d’atteindre l’équilibre budgétaire.