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Pour mettre fin à la « volatilité en agriculture », une vingtaine de groupes d’agriculteurs de plus de 65 pays, dont le Canada, ont ratifié lundi à Bruxelles une déclaration officielle réclamant plus de cohérence des gouvernements « pour assurer la sécurité alimentaire » sur la planète.
La déclaration commune demande aux gouvernements et aux parlements de « reconnaître la spécificité de l’agriculture dans les négociations commerciales internationales ». Parmi les signataires, on retrouve les fédérations canadiennes du lait, de la volaille et d’œufs, ainsi que l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Concrètement, les organisations mondiales d’agriculteurs pressent les ministres de l’Agriculture, qui se réuniront les 22 et 23 juin à Paris lors du G20, de prendre leurs responsabilités au moment où la souveraineté alimentaire est identifiée comme l’un des grands enjeux économiques du 21e siècle.
Il est essentiel, selon ces organisations militantes, que les gouvernements « reconnaissent l’importance de la sécurité alimentaire et le rôle unique de l’agriculture et de l’alimentation lorsqu’ils formulent des accords commerciaux ». Cet appel à la cohérence dénonce en quelque sorte l’incohérence dans les politiques mises de l’avant par les pays les plus industrialisés.
Au cours d’une conférence téléphonique avec les médias, le président des Producteurs de poulet du Canada, David Fuller, a dit souhaiter que les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) respectent leurs engagements « dans les traités internationaux qu’ils ont déjà signés sur des questions comme la pauvreté, la faim, les changements climatiques et la biodiversité ».
De son côté, le vice-président des Producteurs laitiers du Canada, Marcel Groleau, constate que la réglementation des marchés agricoles « s’est révélée utile dans bien des pays ». Il aimerait que les agriculteurs de tous les coins du monde « puissent produire des aliments pour la consommation intérieure afin d’améliorer l’autosuffisance et assurer la sécurité alimentaire ».
Le monde idéal
Répondant aux questions de la Terre, Marcel Groleau a dit voir comme « une excellente nouvelle » que les ministres de l’Agriculture fassent le point, cette semaine, à Paris, lors du G20. « Ça démontre, a-t-il dit, que l’agriculture et l’alimentation vont occuper une place de plus en plus importante dans les discussions internationales. On prend conscience que la sécurité alimentaire sera l’enjeu du 21e siècle ».
Mais il concède que la planète alimentaire est loin de vivre dans un monde idéal, avec ces populations qui ne mangent pas à leur faim, entre autres sur le continent africain. Il déplore que des millions de petits producteurs d’Afrique et d’Asie – et même en Amérique du Sud – n’ont pas accès au crédit pour améliorer leurs rendements.
« Une représentante d’Afrique nous a dit que, pour elle, la cohérence c’est justement l’accès au crédit. C’est de cette manière que les petits producteurs peuvent devenir plus compétitifs et développer l’agriculture. Et après seulement, ils pourront faire du commerce à d’autres niveaux », a-t-il relevé.
Le monde idéal au sein duquel il aimerait vivre, « c’est celui où on respecte les différences des divers pays » et qui tient compte de leurs diversités lors des négociations commerciales touchant l’avenir de l’agriculture.
Les défis sont grands : en 2050, selon les prévisionnistes, la population mondiale atteindra 9 milliards.