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Le nouveau chef du Parti conservateur du Canada (PCC) affirme depuis des mois qu’il veut défendre la gestion de l’offre, mais jusqu’où irait-il s’il devient premier ministre en 2019?
« Je ne suis pas un chef qui cherche les opportunités de changer notre système [de gestion de l’offre] », a répondu Andrew Scheer en entrevue avec La Terre, le 6 juin. Ce dernier ajoute qu’il « pense que c’est possible de maintenir l’appui à l’égard du système et de signer des accords commerciaux ». Il reproche d’ailleurs au premier ministre Trudeau d’avoir ouvert son jeu avant le début des négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en disant que certaines choses pouvaient être changées.
Questionné à savoir s’il accepterait de concéder à un autre pays des volumes supplémentaires de produits sous la gestion de l’offre sans tarif, comme dans le défunt Partenariat transpacifique, le nouveau chef ne se prononce pas directement. « Ma position est de toujours appuyer les producteurs et de m’assurer que les accords n’auront pas un impact négatif sur leurs entreprises », soutient néanmoins le chef du PCC.
Il ajoute qu’il faut montrer les faits aux Canadiens. Selon lui, les États-Unis n’ont pas un système de marché libre en agriculture, car le gouvernement intervient grandement avec son propre système et ses propres subventions.
Concernant le contrôle aux frontières de la gestion de l’offre, le nouveau chef se montre ouvert à un resserrement. « Comme premier ministre, je vais m’assurer que les douaniers renforcent les lois et les règles. Il faut une application juste et uniforme des règles. »
Andrew Scheer reconnaît par ailleurs l’importance de l’implication des producteurs de lait dans son élection. « Clairement, les producteurs ont joué un rôle très important dans ma victoire. Quand des agriculteurs font des efforts en commun partout au Canada, ça donne des résultats. Au Québec, ceux-ci ont été optimisés par l’implication des producteurs laitiers », explique Andrew Scheer, qui cite le groupe Les amis de la gestion de l’offre et des régions.
Programmes compétitifs
La Terre a voulu savoir si Andrew Scheer estimait que le gouvernement devrait intervenir pour soutenir les agriculteurs canadiens au même titre que nos principaux concurrents. « Je pense que le Canada doit protéger et appuyer nos producteurs d’une manière raisonnable comme dans les autres pays », a répondu Andrew Scheer. Il cite en exemple l’assurance récolte et Agri-stabilité, qui permettent une « sécurité alimentaire ».
Quant au bois d’œuvre, le chef conservateur reproche au gouvernement Trudeau d’avoir « manqué une opportunité » de régler le dossier avant l’arrivée en poste du président Trump, notamment lors du souper d’État où il estime que le ministre des Ressources naturelles aurait pu jouer un rôle.
Andrew Scheer et la ruralité Le nouveau chef conservateur est député de la circonscription de Régina-Qu’Appelle, en Saskatchewan, qui est 50 % urbaine et 50 % rurale. « J’ai beaucoup de producteurs de bœufs, de blé et de canola dans mon comté. Il y a plusieurs petites villes et des régions très rurales. Les enjeux agricoles sont très importants pour moi », a soutenu le chef du PCC. Andrew Scheer est né à Ottawa, mais il a eu des liens avec le monde agricole au Québec. « Quand j’étais jeune, des gens très proches de ma famille étaient des producteurs laitiers du Québec », se souvient Andrew Scheer, en parlant de la famille Inderbitzen, originaire de Suisse et installée en Outaouais. En ce qui a trait aux enjeux pratiques, M. Scheer veut s’occuper de téléphonie cellulaire, de la crise du bois d’œuvre et de développement économique régional. « Comme en Saskatchewan, la diversification économique est très importante au Québec. Les régions rurales doivent avoir une place dans le plan économique », souligne Andrew Scheer. |