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SAINTE-MARIE-DE-BEAUCE — Le second rendez-vous préélectoral organisé par la Terre a donné lieu à plusieurs échanges vigoureux lundi soir en Chaudière-Appalaches.
Aucun mot quant à la tenue d’un éventuel référendum, mais des propos tranchants relativement à l’impact de la réforme de l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) par le gouvernement libéral de Jean Charest, qui a entraîné la mort de nombreuses fermes.
« Je m’excuse, mais il y a eu des compressions en 2009 et les producteurs agricoles ont épongé le déficit au tiers », a protesté Caroline Belzile, copropriétaire d’une ferme porcine à Saint-Elzéar de Beauce. Celle-ci répliquait au candidat de Montmorency, Raymond Bernier, porte-parole du Parti libéral du Québec. Membre du gouvernement Charest, celui-ci s’est attiré les foudres des représentants agricoles en rappelant que son administration a doublé le budget de La Financière agricole du Québec (FADQ) et épongé le déficit de l’ASRA.
« Charest a changé de ministre de l’Agriculture six fois en sept ans et la compression de 25 % dans l’ASRA a provoqué la disparition de 500 fermes porcines et de 200 ovines », a pour sa part reproché André Bouchard, producteur acéricole de Saint-Nérée-de-Bellechasse. L’été dernier, celui-ci dit avoir cédé sa ferme à son fils, qui doit malgré tout travailler dans le domaine de la construction pour obtenir un salaire décent.
Le Parti québécois était représenté par André Simard, candidat dans la Côte-du-Sud, tandis que Mathieu Dumont et André Spénard, de la Beauce-Nord, défendaient respectivement les couleurs de Québec solidaire et de la Coalition Avenir Québec. Chez les producteurs agricoles, on retrouvait aussi Étienne Goulet, producteur laitier de Saint-Bernard pour la relève, Michel Therrien, maraîcher de Saint-Sylvestre et Gaétan Lehoux, producteur de cerfs rouges à Saint-Elzéar.
Les candidats ont tous reconnu l’importance de la souveraineté alimentaire, comparant les agriculteurs à des entrepreneurs, « pas comme les autres », a spécifié André Simard. Tous ont également reconnu le devoir de l’État de soutenir convenablement les agriculteurs et d’exiger la réciprocité des normes pour les produits importés.
« Oui, mais il n’y a aucune fraise du Québec dans les yogourts fabriqués ici », a fait remarquer Michel Therrien. Celui-ci s’insurgeait contre une récente circulaire des supermarchés IGA affichant en évidence la bannière Aliments du Québec sur des pots de confitures aux fraises « où il n’y a aucune fraise du Québec dans ça ».
Le troisième et dernier rendez-vous préélectoral se poursuit ce soir au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Photos de la soirée