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Tous les experts approchés par La Terre pour analyser d’un point de vue agricole les rebondissements de cette campagne électorale s’entendent pour dire que si la gestion de l’offre a généralement été abordée, aucun parti ne s’est réellement démarqué.
Les quatre experts se sont dits déçus de la place occupée par l’agriculture dans le débat électoral de 2019, surtout le professeur de l’Université Laval Guy Debailleul. « Le quasi-silence autour de l’agriculture a été assourdissant. […] C’est assez désolant de voir comment, en dehors du débat dans l’ouest et de l’Union des producteurs agricoles, les électeurs moyens n’ont pas du tout entendu parler [d’agriculture] », a-t-il indiqué. Aucun des chefs ne s’est distingué en agriculture pendant la campagne électorale fédérale, selon les experts. Voici que qu’ils ont quand même retenu de chacun des partis, dans un ordre aléatoire.
Parti conservateur
La plateforme du parti n’avait toujours pas été dévoilée au moment de mettre le journal sous presse, ce qui est « un peu bizarre et dommage », selon le chargé de cours à l’Université McGill et économiste Pascal Thériault. « La campagne est tellement orientée contre le gouvernement libéral de M. Trudeau qu’il semble avoir oublié d’avoir un programme complet… qui inclurait un des secteurs économiques les plus importants au pays », a-t-il fait remarquer. D’après le professeur titulaire de l’Université Laval Rémy Lambert, les conservateurs ont une stratégie du type : « Élisez-nous et ensuite, on le promet, on va discuter ensemble. »
Parti vert
Selon Guy Debailleul, ce parti est le seul qui parle de réhabiliter le Programme de rétablissement des Prairies. « Je pense que c’est le seul parti qui mentionne un programme spécifique lié aux risques climatiques », précise-t-il. D’après Pascal Thériault, le parti se positionne en faveur de la gestion de l’offre, mais semble prêt à faire des concessions à l’interne, ce qui pourrait coûter cher aux producteurs si la proposition n’était pas bien ficelée.
Parti libéral
Le parti mise sur une nouvelle entité qu’il propose de mettre en place : Développement agricole et alimentaire Canada, indique Guy Debailleul. Elle incorporerait Financement agricole Canada, regrouperait les services financiers et consultatifs et se verrait accorder un budget de 5 G$ supplémentaires. Une mesure intéressante pour les producteurs, juge Pascal Thériault.
NPD
« C’est le parti qui a les promesses les plus concrètes et réalisables dans ceux qui ne sont pas au pouvoir », estime Pascal Thériault. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) met l’accent sur la santé psychologique des agriculteurs et sur un programme de paiement pour les producteurs maraîchers, indique Guy Debailleul. Il a aussi à cœur la relève et le traitement fiscal dans les transferts de ferme apparentés, affirme le professeur de l’Institut de technologie agroalimentaire Kevin Richard.
Bloc québécois
Pour Kevin Richard et Guy Debailleul, le Bloc a été le seul parti à vouloir déposer un projet de loi pour interdire toute future brèche dans la gestion de l’offre. Selon Pascal Thériault, c’est d’ailleurs le parti qui semble avoir eu le plus d’« exposure » dans les médias généralistes pour faire une annonce de nature agroalimentaire, soit le bannissement des néonicotinoïdes avec un programme d’accompagnement pour les producteurs.
Parti populaire du Canada
À part se prononcer contre la gestion de l’offre, ce parti ne propose pas grand-chose, estime Guy Debailleul. Pascal Thériault abonde dans le même sens. « J’ai beaucoup de difficulté à comprendre le sérieux de sa démarche. Il semble sortir des théories économiques et vouloir les appliquer sans discernement de la réalité », dit-il.
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