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À l’aube du déclenchement de la campagne électorale, Québec solidaire (QS) a été le premier parti à sortir une promesse chiffrée pour le secteur agricole : 167 M$ de budget supplémentaire par année.
La somme de 167 M$ ne serait pas octroyée d’un coup, mais progressivement, pour atteindre le montant de 167 M$ par an à la quatrième année d’un éventuel gouvernement solidaire.
« Pour nous, l’agriculture, c’est la possibilité pour le Québec d’avoir une souveraineté alimentaire », a déclaré Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, dans une entrevue exclusive à La Terre sur les propositions agricoles de son parti, le 15 août à Montréal. Manon Massé précise qu’elle est née à Windsor, en Estrie, et que tous ses grands-parents étaient en agriculture.
L’argent proposé par QS servirait notamment à embaucher des agronomes au ministère de l’Agriculture et à stimuler la recherche et l’innovation dans le secteur public. Manon Massé promet également une « meilleure couverture » et un « coup de barre » dans le programme d’assurance stabilisation du revenu agricole (ASRA) tant pour les productions déjà assurées que pour élargir l’accessibilité à d’autres secteurs agricoles. L’ASRA servirait, en partie, à accompagner les producteurs dans une transition écologique pour contrer les changements climatiques.
Taxes
« C’est carrément une réforme de la fiscalité municipale qu’il faut », soutient la porte-parole de QS, qui lance l’idée d’une « modulation » des taxes en fonction de l’usage et de l’éloignement des terres. L’usage agricole serait le moins taxé de tous et le taux serait encore plus bas en région éloignée. À l’inverse, QS envisage de taxer davantage les terres en friche entre les mains de propriétaires qui ont cessé de les cultiver. Cette approche proposée par les solidaires aurait comme effet de dégager des sommes pour le budget principal du ministère de l’Agriculture en limitant la pression sur le programme de crédit de taxes.
Terres
QS ne promet pas de mesure spécifique pour bloquer les achats de terres par des non-agriculteurs, mais prendrait des moyens pour décourager les spéculateurs et aider la relève agricole à se procurer l’actif essentiel que représente la terre. « On n’est pas d’accord avec la financiarisation des terres », affirme Manon Massé.
Un plus grand appui à la relève est également vu comme un moyen de faciliter l’achat des terres par celle-ci. QS prévoit financer les quotas de démarrage dans la gestion de l’offre et revoir la limite de la production hors quotas.
Salaire minimum et main-d’œuvre
QS veut augmenter rapidement le salaire minimum à 15 $ l’heure. « C’est très clair que le secteur agricole et les petites PME seraient soutenus », ajoute aussitôt la porte-parole, qui parle aussi de modulation du salaire pour le secteur maraîcher.
QS pense aussi favoriser les coopératives de main-d’œuvre partagée afin de donner un répit aux producteurs et estime que le fait de « revaloriser » l’agriculture pourra amener plus de jeunes à s’y intéresser. « On veut prendre soin de nos agricultrices et nos agriculteurs », soutient Manon Massé.
Un revenu minimum garanti universel serait également mis en place et représenterait une sécurité accessible pour les agriculteurs.
Transition écologique
La transition écologique est vue comme un incontournable dans le contexte des changements climatiques. « Il faut se déplacer vers une agriculture moins dommageable pour la planète », insiste la candidate première ministre, qui est consciente que ce virage ne se fera pas du jour au lendemain. QS propose notamment que l’État paie la certification bio.
Rappelons que QS veut renégocier les accords commerciaux d’un Québec souverain en défendant la gestion de l’offre et la mise en marché collective. En attendant, un gouvernement QS ferait pression sur Ottawa pour assurer des compensations adéquates pour toutes les concessions agricoles dans les ententes déjà signées.
Comme mentionné dans de précédents articles, QS propose la « diversité des voix » dans le syndicalisme agricole, lequel demeurerait obligatoire.