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LES CÈDRES – Les détails de l’entente conclue entre Québec et l’Union des producteurs agricoles (UPA), à la suite des manifestations de tracteurs tenues aux quatre coins de la province, ont été dévoilés le 13 juin. L’aide totale annoncée équivaut à plus de 200 M$ en soutien financier et en allégements administratifs.
« Les aléas économiques et météorologiques de la dernière année ont mis à mal la pérennité et la stabilité de plusieurs de nos entreprises », a reconnu le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, lors de la conférence de presse tenue dans une ferme des Cèdres, en Montérégie. « Des situations comme ça, ça nous appelait à être solidaires envers nos producteurs et productrices. »
« On rêvait d’arriver à ça aujourd’hui, d’arriver avec une annonce qui répondait aux attentes et aux défis qu’on avait », a réagi le président de l’UPA, Martin Caron.
37,1 M$ pour la relève
Un montant additionnel de 37,1 M$ sur deux ans sera injecté dans un programme existant de La Financière agricole destiné à protéger la relève de la hausse des taux d’intérêt. Nommé Sécuri-Taux Relève, ce programme disposait déjà d’un budget de 16 M$ pour les deux prochaines années. Les sommes de plus porteront l’enveloppe totale à 53,1 M$. Les critères d’admissibilité ont été assouplis, de sorte que tous les producteurs de la relève y auront accès ces deux prochaines années, peu importe le niveau de formation ou le temps travaillé à la ferme. Le ministre estime que 2 900 entreprises de la relève pourront bénéficier de cette protection.
1,6 M$ pour la sécheresse en Abitibi
En plus de l’aide en assurance récolte de 6,7 M$ déjà octroyée par la Financière agricole, Québec débloquera une somme supplémentaire de 1,6 M$ en soutien aux agriculteurs de l’Abitibi qui ont subi d’importantes pertes de fourrages en raison de la sécheresse de l’été 2023. Une « analyse plus poussée », dit le ministre, justifie cette « intervention additionnelle ».
Les maraîchers qui ont subi les contrecoups des excès d’eau, en 2023, auront aussi droit à une aide ponctuelle qui s’ajoute à l’assurance récolte. Le montant sera dévoilé ultérieurement, au terme de plus amples calculs visant à déterminer l’ampleur des pertes. Aussi, le ministre a affirmé que le montant maximum qui sera débloqué par le fédéral pour les maraîchers, en vertu du programme Agri-relance, pourrait atteindre 22 M$.
30 M$ pour atténuer les effets des taux d’intérêt
Une somme de 30 M$ sera réinjectée dans le « fonds d’urgence » créé en mai 2023 pour soutenir les fermes qui éprouvent des difficultés en contexte inflationniste et de taux d’intérêt élevés. L’enveloppe totale sera portée à 55 M$ sur trois ans, avec laquelle Québec affirme pouvoir aider 3 000 entreprises.
Comme nouveauté, en vertu de ce programme, les fermes auront désormais le choix d’obtenir une aide directe pour atténuer les effets des taux d’intérêts sur un prêt existant ou d’aller chercher une garantie de fonds de roulement sur un nouveau prêt. Le « taux d’aide » par entreprise pourra atteindre 25 % d’un montant plafond de 300 000 $.
Le programme, par ailleurs, sera désormais à la portée de toutes les fermes, et non seulement celles qui sont clientes de La Financière agricole.
106 M$ pour faire face aux changements climatiques
Au cours des prochaines semaines, différentes mesures totalisant 106 M$ sur cinq ans seront aussi annoncées pour soutenir l’agriculture dans la réduction de son empreinte carbone et pour faire face aux changements climatiques.
S’il a affirmé que l’annonce de Québec répondait aux attentes du secteur agricole à court terme, Martin Caron a néanmoins insisté sur le fait que « le travail n’est pas terminé ».
« L’entente d’aujourd’hui qu’on a eue, oui, il reste du travail à faire, mais il y a une ouverture et un optimisme qui est là », a-t-il ajouté.
36,8 M$ d’allégements réglementaires
Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne a aussi confirmé que 17 mesures d’allégements réglementaires représentant des économies de près de 37 M$ pour les agriculteurs seront mises en place « rapidement ».
« Il y aura des assouplissements qui visent à appuyer le secteur dans son virage vert et à diminuer les recours aux services d’un professionnel pour remplir de la paperasse », a précisé le ministre.
Voici quelques exemples d’allégements :
- Reconnaissance dès 2025 de la formation et des connaissances des agriculteurs par l’obtention facilitée d’une certification pour l’application de semences enrobées d’un pesticide;
- Levée du moratoire sur l’accroissement des superficies en culture et remplacement de celui-ci par un nouveau cadre réglementaire;
- Allègements réglementaires associés à l’activité de lavage de fruits et légumes et délai supplémentaire accordé dans l’application des dispositions relatives à cette activité.