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L’auteur de l’étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) sur l’accaparement des terres agricoles, François L’Italien, croit qu’il faut « prendre le problème par la racine ».
Et pour repousser les spéculateurs, il revient sur sa proposition de créer un fonds d’investissement dédié à l’agriculture.
« Nous sommes à la croisée des chemins, et il est temps d’agir. Il y a une fenêtre qui s’ouvre sur des solutions concrètes à mettre de l’avant », confie-t-il.
François L’Italien a captivé son auditoire, le 16 octobre, lors du congrès régional de l’UPA de la Mauricie en y allant d’images fortes pour démontrer la nécessité d’intervenir dans le foncier agricole québécois.
L’économiste préconise la mise sur pied d’un fonds d’investissement pour donner aux producteurs un levier économique pour intervenir directement dans la prise de décisions au sein de leur industrie, mais aussi dans la distribution et la transformation alimentaire. Ce fonds pourrait s’inspirer d’un fonds de travailleurs, comme le Fonds de solidarité FTQ ou encore Fondaction CSN. « On lui ferait jouer un rôle actif au sein des conseils d’administration de grands distributeurs alimentaires ou de joueurs de l’industrie de la transformation. C’est par la finance que les producteurs doivent prendre leur place », explique-t-il.
Il verrait très bien ce fonds s’investir à la fois comme actionnaire et comme un éventuel membre du conseil d’administration de la chaîne québécoise Metro, qui compte parmi ses plus gros détenteurs d’actions le réputé gestionnaire Stephen Jarislowsky, de la firme Jarislowsky Fraser. « Les producteurs doivent rester éveillés pour suivre les tendances du marché, et s’ils ont un siège au c.a. de Metro, ils pourraient avoir leur mot à dire dans une éventuelle vente à un étranger de ce fleuron québécois », résume le chercheur.
François L’Italien ne cache pas que le débat sur l’accaparement des terres ne fait que s’amorcer. Après avoir posé un diagnostic éclairant sur le sujet en mars 2012, l’IREC doit faire part de ses propositions en novembre avec la publication d’un nouveau document.