Politique 26 novembre 2014

Porcs : une incertitude désolante

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David Boissonneault, président des Éleveurs de porcs du Québec, presse le gouvernement de mettre un terme au vent d’incertitude créé par la Commission Robillard, qui préconise l’abolition de l’ASRA.

« C’est désolant de voir le tort que ça va causer », estime M. Boissonneault. Dès lundi, celui-ci dit avoir reçu de nombreux appels de producteurs inquiets de voir s’envoler la contribution étatique de 300 M$ au programme de sécurité du revenu. Un fournisseur d’intrant s’est aussi adressé à lui pour tenter de comprendre les implications d’une refonte de l’ASRA.

« Plusieurs producteurs remettent aujourd’hui leurs investissements en question, révèle David Boissonneault. Personne n’ira se conformer aux nouvelles normes de bien-être animal si l’avenir est incertain. »

« On comprend qu’il y a des efforts à faire par tout le monde, ajoute-t-il. Les mesures déjà mises en place ont permis de dégager un surplus à La Financière agricole du Québec et une marge de manœuvre au gouvernement avec la ponction de 113 M$. On est d’accord pour contrôler les dépenses, mais il va falloir passer au mode développement. Nous, on est au rendez-vous pour créer de la richesse et faire du développement. »

Yvan Lacroix, président-directeur général de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière, abonde dans le même sens. Il juge que la recommandation de la Commission Robillard est de nature à démoraliser les investisseurs et à refroidir davantage les institutions financières.

« Notre secteur se porte bien, déclare-t-il. La filière porcine ne demande pas plus d’argent avec son plan stratégique, mais un cadre d’affaires prévisible. Ça reste une recommandation qui n’inspire pas le développement du secteur. Nous, on a démontré notre intérêt à investir et à développer. Après des années difficiles, on s’enligne vers du positif. »