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Pour le ministre Corbeil, les producteurs de porcs sont des entrepreneurs qui doivent prendre des décisions d’affaires.
QUÉBEC – « Les producteurs de porcs sont des entrepreneurs qui vont prendre des décisions d’affaires qui concernent leur entreprise. C’est le fondement de l’histoire. Cela peut arriver que quelqu’un décide de se retirer de la production et de se réorienter. Cette décision lui appartient, et on va le supporter dans cette décision. »
Ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Corbeil réagit ainsi à la situation des producteurs de porcs. En entrevue téléphonique avec la Terre, celui-ci reconnaît que la question est « préoccupante », disant voulant obtenir « l’heure la plus juste possible ». Le ministre s’en remet pour l’instant au récent programme de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles basé sur une approche individuelle de services-conseils. Pour l’UPA, ce programme de 20 M$ par année, lancé l’automne dernier, n’a pas encore permis de verser « une cenne » aux agriculteurs.
« Nous, ajoute le ministre, on est là pour poser le diagnostic le plus juste possible, c’est-à-dire assister les gens pour qu’ils prennent la décision la plus éclairée. On n’est pas là pour leur dicter un choix. On n’est pas là pour les maintenir dans une production dans laquelle ils n’ont peut-être plus d’intérêt personnellement. »
Rappelons que le triste sort des producteurs de porcs a été soulevé la semaine dernière à l’Assemblée nationale. Député de Beauce-Nord et porte-parole du second groupe d’opposition en matière d’agriculture, Janvier Grondin a interpellé le ministre à ce sujet. En raison des surprimes à l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), a-t-il expliqué, même les meilleurs producteurs de porcs sont en train de faire faillite.
« Les producteurs de porcs vivaient déjà des moments très difficiles, a-t-il déclaré. Depuis quelques mois, c’est une crise sans précédent qui frappe les fermes familiales. Avec la surprime de La Financière agricole, avec les prêts que les agriculteurs ne sont pas capables de rembourser cette année, on assiste à des faillites à la chaîne. Même les fermes qui allaient le mieux se font saisir présentement. »
Janvier Grondin note aussi que le programme mis en place par Québec pour aider les agriculteurs à palier les pertes de compensations en raison des mesures de redressement à l’ASRA « ne fonctionne pas ». Le député de Beauce-Nord réclame du temps afin de permettre aux producteurs de s’ajuster aux changements.
« Les primes de l’ASRA, a-t-il expliqué, sont basées sur des données cinq ans en arrière pour établir un coût de production. Mais, on sait très bien que les cinq dernières années, ça a été très mal dans la production. Alors, le prix a baissé, les producteurs n’ont pas investi, et on se fie sur ce prix-là pour établir la prime. »
Pierre Corbeil a répliqué qu’il comprend bien les enjeux, rappelant la « cascade » d’événements malheureux depuis 2004 qui ont provoqué la crise dans le porc. Il dit avoir des discussions régulières avec la Fédération des producteurs de porcs dans le but de trouver une solution. Il fait valoir que les producteurs québécois ont mieux traversé la crise en raison de l’ASRA.
« J’ai rencontré le président de la Fédération, a-t-il déclaré. On a convenu de se revoir dans les prochains jours, et on va travailler pour résoudre cette question-là le plus rapidement possible, au bénéfice des producteurs puis des régions du Québec. »