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« Ces terres-là, nos parents les ont dérochées, et c’est grâce à eux si vous voyez aujourd’hui de si belles plaines. »
QUÉBEC — C’est en évoquant avec émotion le travail acharné de nos ancêtres que Pierre Lemieux, premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), a défendu l’agriculture et les producteurs face au projet de loi sur les mines, la semaine dernière, lors des consultations menées en commission parlementaire à Québec.
Un projet de loi, a-t il déploré, « qui ne comporte pas d’améliorations pour l’activité agricole » et qui risque même d’affaiblir un secteur « pas mal plus important que les mines » sur le plan de l’économie et de la création d’emplois.
Or, selon lui, le gouvernement ne semble pas avoir mesuré les impacts d’une telle incursion des minières dans ce qu’il appelle la zone agricole dynamique.
« Nous craignons de voir les minières faire des trous dans nos terres, ce qui risque d’affecter la qualité de l’eau, de la nappe phréatique », a-t il plaidé lors de sa présentation devant la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).
Il a tenté de faire comprendre à la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, que les producteurs agricoles ne souhaitent d’aucune façon partager leurs terres avec les minières, non pas parce qu’ils s’opposent au développement des ressources, mais plutôt parce qu’ils évoluent déjà dans un environnement qui rapetisse de façon inquiétante.
« Il faudra y penser à deux fois avant de donner des claims [droits miniers] », a-t il prévenu. Manifestement, les arguments économiques qu’il a servis à la ministre ont produit l’effet escompté.
Les parlementaires ont paru surpris par l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les agriculteurs, qui doivent composer avec un environnement vert de plus en plus restreint. Les propos de Pierre Lemieux ont porté.
La ministre Martine Ouellet, qui ne semblait pas parfaitement au fait des enjeux agricoles liés au projet de loi sur les mines, souhaite pourtant le faire adopter avant la fin décembre.
Il s’agit de la troisième tentative pour moderniser la vieille loi sur les mines. Précédemment, les Libéraux ont échoué dans leur tentative de le faire adopter.