Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Dans le cadre des élections de 2018, La Terre publie une entrevue avec les chefs des quatre partis politiques qui se disputeront le pouvoir le 1er octobre prochain. Cette semaine, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ).
« Mon engagement, c’est de régler le problème [du Programme de crédit de taxes foncières agricoles] », a déclaré Philippe Couillard le 14 août, dans une entrevue exclusive à La Terre à Québec.
Le chef du PLQ estime que l’arrivée prochaine d’un nouveau pacte fiscal avec les municipalités dans lequel elles récupéreront des recettes de 1 % de la TVQ sera l’occasion de remettre au jeu la question des taxes foncières agricoles. Selon lui, les municipalités seraient ainsi moins dépendantes des revenus fonciers. Il propose que le « plafond des valeurs » des terres fasse partie des scénarios qui seront sur la table dès le début de mandat.
Le premier ministre suggère aussi un « grand pacte » dans lequel la remise en culture de terres en friche serait de nouveau possible, mais en contrepartie, les agriculteurs accepteraient de laisser « un peu d’expansion » aux municipalités sur les terres qui n’ont pas de grande valeur agricole. Une révision de la Loi de protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) serait à l’ordre du jour s’il est réélu. Philippe Couillard ouvre la porte à ce que le principe de compensation des pertes de superficies agricoles appliquées dans le projet du REM soit inclus dans la LPTAA.
Le PLQ n’entend pas intervenir pour limiter l’acquisition de terres par des non-agriculteurs afin de maintenir un accès aux terres plus facile pour la relève. « On respecte la liberté des agriculteurs [qui vendent leurs terres] », explique Philippe Couillard, qui ajoute que le soutien à la relève au Québec est « l’un des plus généreux ».
Environnement
Sur la question des nouveaux règlements environnementaux (moratoire sur les superficies et milieux humides), le premier ministre se veut rassurant, même si l’adoption des textes finaux est reportée après l’élection. « On n’édictera pas de règlement avec lequel les agriculteurs ne peuvent pas vivre », soutient Philippe Couillard.
Soutien au revenu
Philippe Couillard promet de soutenir les producteurs de grains et les autres qui sont aux prises avec les répercussions de la guerre commerciale du président Trump. « L’ASRA [le Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles] est là pour rester », affirme le chef du PLQ, qui prévoit aussi négocier avec le fédéral une modernisation et une bonification des programmes fédéraux-provinciaux, dont l’ASRA, pour tenir compte des tensions commerciales et des événements climatiques extrêmes.
Salaire et main-d’œuvre
Le PLQ ne promet pas de mesure spécifique pour aider les entreprises agricoles à absorber la hausse du salaire minimum. « Il faut regarder la compétitivité des entreprises », laisse tomber Philippe Couillard, en parlant notamment de la baisse d’impôt des PME du secteur primaire.
En ce qui concerne la pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement sortant compte sur l’immigration et lance une demande à Ottawa. « Il n’y a pas de raison que ce soit moins efficace et moins rapide qu’ailleurs [au Canada] », lance le premier ministre, en parlant des délais d’administration du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Plaidoyer pour l’agriculture
Le chef du PLQ rappelle qu’il est l’un des premiers premiers ministres à habiter une circonscription rurale depuis longtemps. « Je sais qui m’a élu à l’Assemblée nationale et je ne les laisserai jamais tomber », lance Philippe Couillard, en parlant des agriculteurs et des forestiers. Il cite son « voisin » producteur de lait bio Gérard Bouchard et promet un prochain ministre de l’Agriculture « très près du milieu agricole ».
Philippe Couillard vante la récente Politique bioalimentaire, qu’il qualifie d’« historique » et qui constitue selon lui la « seule vision intégrée » de l’agriculture. Il s’engage à en assurer le suivi annuel et à ajuster les budgets à la hausse si les partenaires constatent que les cibles ne sont pas en voie d’être atteintes.