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De passage à Expo-Champs, le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, s’est dit fort déçu des résultats d’un récent rapport intitulé Présence de pesticides dans l’eau au Québec. Les dépassements des critères de qualité de l’eau ont littéralement bondi ces dernières années dans des rivières où les cultures dominantes sont le maïs et le soya, en raison de l’utilisation de pesticides.
Compilées par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ces données indiquent qu’en 2014, les critères de qualité ont été dépassés dans plus de 97 % des échantillons d’eau puisés dans certaines rivières. En comparaison, entre 2008 et 2010, lesdits critères de qualité de l’eau étaient dépassés dans seulement 14 % des échantillons. Les espèces aquatiques en sont affectées, indique le rapport.
Ces hausses marquées des problèmes environnementaux reliés à l’utilisation de pesticides s’expliquent entre autres par de nouvelles mesures d’analyse permettant la détection d’insecticides de la famille des néonicotinoïdes.
Les producteurs pourraient être mis au pas
Ces résultats vont à l’inverse de l’objectif de réduire l’utilisation des pesticides de 25 %, tel que formulé dans le cadre de la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021. « Le bilan est très décevant. Les consommateurs demandent de plus en plus des produits verts et sur le terrain, les objectifs vont dans le sens contraire. Mais une crise, ou une crisette comme dans ce cas-ci, permet de réaligner les planètes. Et il faut les réaligner : les producteurs doivent être conscients qu’il faut utiliser le moins de pesticides possible », dit le ministre.
Le présent rapport pourrait donner des munitions au ministère de l’Environnement afin qu’il mette en place une réglementation plus sévère, qui encadrerait l’utilisation des pesticides. Une réalité que ne nie pas le ministre. « Est-ce qu’on va demander aux agronomes de s’impliquer au point où un agriculteur ne pourra pas utiliser de pesticides sans la recommandation d’un professionnel? Disons que l’Ontario a pris les devants. On les surveille attentivement », mentionne M. Paradis. Ce dernier convient qu’il faut aller dans la bonne direction. « Et la bonne direction, c’est d’utiliser le moins de pesticides possible », martèle-t-il.
Pierre Paradis n’a pu en dire davantage sur ce que prépare le ministère de l’Environnement. Il a cependant confirmé que celui-ci travaille sur un cadre réglementaire. « Ils sont à finaliser des travaux et ils nous ont approchés [le MAPAQ] pour s’assurer que leurs propositions sont applicables », conclut-il.