Politique 1 octobre 2014

Pas touche à La Financière agricole!

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La machine à rumeurs tourne à plein régime, à Québec, depuis que le gouvernement Couillard a manifesté sa ferme intention de faire le grand ménage pour équilibrer ses finances, plutôt mal en point.

Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, en a rajouté une couche, la semaine dernière, en déclarant dans les médias que l’État « n’a plus les moyens de distribuer subventions et crédits d’impôt sans rien attendre en retour ». Il a toutefois précisé que l’État doit aussi miser sur des industries « pérennes », comme l’agriculture et les ressources naturelles. Mais que fera-t-on avec les surplus de La Financière agricole du Québec (FADQ)? La Terre a tenté de se pencher sur cet enjeu majeur.

Le gouvernement Couillard n’enverrait pas un message positif au monde agricole s’il prenait la décision de « piger » dans les surplus de la FADQ pour renflouer ses coffres, affirme, d’entrée de jeu, le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau.

Ces surplus sont costauds : en 2014, selon les estimations de l’équipe économique de l’Union, la société d’État devrait dégager un excédent financier « de 250 à 300 M$ ». En 2015, toujours à partir de ces calculs, les surplus seront de la même ampleur, étant donné qu’aucune hausse de coût des programmes ne pointe à l’horizon.

Au rythme où la Financière accumule les excédents, ceux-ci totaliseront la rondelette somme de 555 M$, à la fin de mars 2015. Précisons que cette somme a servi, jusqu’à présent, à rembourser la marge de crédit de la FADQ, dont le déficit d’opération s’était gonflé à un peu plus de 1 G$ en 2010.

Régime minceur

Et pourquoi l’UPA s’inquiète-t-elle de voir le gouvernement imposer un régime minceur à la Financière? « Notre raisonnement est le suivant, explique le président général de l’Union. Ça fait 5 ans que l’agriculture fait du sur-place. On a perdu des joueurs dans les productions animales, principalement. Ce n’est pas le moment de nous affaiblir davantage en allant chercher de l’argent à la Financière. »

Charles-Félix Ross, économiste en chef à l’UPA, en remet. « Si la Financière a réalisé des surplus, soumet-il, c’est parce qu’elle a trop coupé dans ses programmes de soutien. Elle a réduit le filet de sécurité et elle a, en même temps, bénéficié d’une conjoncture économique favorable. »

Il y va d’une suggestion qu’il veut « constructive ». « Ces surplus sont là pour quelque chose, dit-il. Ils doivent servir à rehausser les programmes d’aide existants, et c’est une sorte de police d’assurance pour les jours où ça ira moins bien dans l’agriculture. Il y a 19 chances sur 20 qu’on revive des moments difficiles dans notre secteur d’activité. Il faut prévenir. »

Des indications

Chose certaine, au sein de l’Union, on ne cache pas que l’exercice budgétaire du gouvernement Couillard crée une certaine nervosité.

« Il faut que le gouvernement nous donne des indications claires, parce que nous avons la conviction que nous détenons beaucoup de potentiel, que nous pouvons contribuer davantage au développement de l’économie », insiste Marcel Groleau.