Le 92^e Congrès général de l’UPA sera l’occasion d’entendre tant le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, que les chefs de l’opposition Jean-François Lisée, du Parti québécois, François Legault, de la Coalition avenir Québec, et Amir Khadir, député de Québec solidaire. Tous ont confirmé leur présence.

Les porte-parole en matière d’agriculture, le péquiste André Villeneuve et la caquiste Sylvie D’Amours, seront également du nombre, même s’ils laisseront le soin à leur chef de s’adresser aux 320 délégués.

L’agriculture, dans l’ADN du PQ

De son côté, André Villeneuve a rappelé que l’agriculture faisait partie de l’ADN du Parti québécois. « L’agriculture est un moteur économique d’une importance incroyable pour l’ensemble des régions du Québec. Nous avons une gamme de produits diversifiés et de qualité! C’est le plus gros moteur économique du Québec avec plus de 500 000 emplois et 34 G$ de revenus », a mentionné M. Villeneuve.

« Chaque grande réforme structurante a été alimentée par le PQ. Que ce soit la Politique de souveraineté alimentaire de Jean Garon ou la création de la Financière agricole, ça fait partie notre ADN », a ajouté M. Lisée.

Les deux élus péquistes n’ont pas manqué de critiquer la gestion et le manque de vision du ministre Paradis. « Je ne vois pas un ministre énergique. Il ne cesse de répéter que le dossier du lait diafiltré est facile à régler, mais il ne fait rien. Il ne fait que diviser. C’est sa stratégie! Il n’a pas de vision », a martelé M. Villeneuve.

« Si on voulait nuire à l’agriculture, on ferait ce que les libéraux font en ce moment », a soutenu M. Lisée.

Ce dernier souligne que le Parti libéral devrait reporter d’un an la mise en œuvre du nouveau programme de taxes foncières agricoles. « Cette réforme est néfaste. Il faut mettre le tout sur la glace et s’assurer qu’il n’y a aucun perdant dans la prochaine mouture du programme. »

« Le gouvernement ne veut entendre personne. On devrait permettre aux gens du domaine agricole et aux municipalités de se faire entendre. Les gens veulent être consultés et sont prêts à réviser le programme », a soulevé M. Villeneuve.

Beaucoup de dossiers en attente, selon la CAQ

À quelques jours du Congrès, Mme D’Amours a donné un avant-goût des questions qui attendent son vis-à-vis libéral, dont elle dénonce la lenteur. « Dans le dossier de l’accaparement des terres, nous étions censés obtenir un rapport avant le 31 octobre. Nous attendons toujours. Dans le dossier des taxes foncières, les producteurs attendent toujours, avec inquiétude, des précisions sur sa réforme entrant en vigueur le 1er janvier prochain. Dans le dossier de l’ITA de La Pocatière, la communauté attend que le ministre réalise sa promesse d’il y a huit mois de venir les rencontrer. Finalement, l’Association des producteurs de maïs de Neuville ne comprend pas pourquoi l’approbation de son indication géographique protégée [IGP] n’est toujours pas approuvée. La file d’attente commence à se faire longue! » a-t-elle énuméré par voie de communiqué.

Elle implore donc le ministre de passer à une « vitesse supérieure pour suivre le rythme des producteurs agricoles québécois ».

L’environnement, pas qu’une affaire d’agriculteurs

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a indiqué à la Terre avoir l’intention d’aborder les thèmes de la relève, de la sécurité du revenu, mais surtout du soutien à une agriculture respectueuse de l’environnement. « Les gens en demandent plus pour essayer d’échapper aux pesticides, aux OGM et à une agriculture lourde qui table sur le volume plutôt que sur la qualité, a-t-il souligné, mais pour ce faire, il faut que les tablettes de nos grandes surfaces soient contraintes de faire une plus grande place à ces efforts et que le coût de tout ça soit mutualisé dans le système. Ce n’est pas juste aux agriculteurs et aux consommateurs d’assumer ça. »

À noter que le cabinet du ministre Pierre Paradis n’a pas retourné les appels de la Terre. Le ministre fédéral de l’Agriculture sera représenté par son secrétaire parlementaire, Jean-Claude Poissant.

En collaboration avec Guillaume Cloutier