Actualités 1 octobre 2015

Partenariat transpacifique : les exportateurs agroalimentaires priorisent un accord avant tout

Les principaux exportateurs agricoles et agroalimentaires canadiens veulent que le Canada fasse partie d’un éventuel partenariat transpacifique, peu importe le niveau d’ambition de l’accord.

« Ce qu’on veut, c’est un accord, point à la ligne », a affirmé Claire Citeau, directrice générale de l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire (ACCA-CAFTA), une organisation dont les membres génèrent quelque 80 % de l’ensemble des ventes canadiennes à l’étranger dans ce secteur.

L’ACCA-CAFTA a évalué les pertes pour le Canada, dans l’éventualité où les 11 autres pays de l’accord auraient des accès privilégiés à des marchés importants comme celui du Japon, et où le Canada serait exclu d’un éventuel partenariat transpacifique. Pour le porc, ils calculent les pertes à près de 1 G$ et autant pour le canola. En ce qui concerne les grains, l’estimation est de 2,3 G$ et de 120 M$ pour le sucre.

À l’inverse, un accord avec le Canada pourrait notamment permettre d’exporter jusqu’à trois fois plus de produits au Japon. L’industrie du sucre pourrait bénéficier d’un accès aux États-Unis, qui avaient été exclus lors de la signature de l’ALENA.

Tous ces chiffres sont bien entendu des estimations puisqu’il n’est pas possible de savoir de combien les tarifs du Japon ou d’autres pays seraient abaissés. D’autres facteurs sont aussi imprévisibles, comme les mauvaises récoltes. Il est difficile d’estimer l’effet d’un accord qui n’est pas encore ficelé. Cela vise néanmoins à montrer le risque pour le Canada de s’exclure d’un éventuel accord. « On a vu ce que ça peut faire en Corée lorsque les Américains ont signé un accord trois ans avant nous. On commence à peine à rattraper notre place sur ce marché », a illustré Claire Citeau.

Les exportateurs membres de l’ACCA souhaitent un accord « ambitieux » en ce qui concerne l’accès égalitaire aux marchés, la clarification des normes (fin des barrières non tarifaires) et les baisses de tarifs significatives d’un point de vue commercial. « Au Canada, on ne peut pas manger tout ce qu’on produit », rappelle la directrice générale de l’ACCA, qui fait valoir que plus de 50 % du bœuf canadien est vendu à l’étranger, tout comme 70 % et plus du porc, 90 % du canola, 70 % du blé et 40 % des produits agroalimentaires transformés.

Selon Mme Citeau, il resterait trois ou quatre points importants à régler (secteur automobile, propriété intellectuelle, agriculture) et un accord est possible. Le ton est « sérieux » et il y aurait plus de volonté qu’à Maui de la part de plusieurs ministres.