Les multinationales Parmalat et Saputo imiteront-elles la coopérative Agropur, qui vient d’annoncer qu’elle cesse d’utiliser du lait diafiltré provenant des États-Unis?

Agropur a été la première entreprise à se prévaloir d’un nouveau Programme national intérimaire qui lui permet d’acheter du lait canadien à meilleur prix. Le président de la coopérative, Serge Riendeau, dit ainsi respecter sa promesse de mettre fin à ses achats de lait diafiltré dès que les conditions le permettraient.

« Bien qu’il soit temporaire, a-t-il déclaré, le Programme nous permet de cesser d’utiliser du lait diafiltré importé tout en demeurant concurrentiels. »

La nouvelle a été bien accueillie chez les Producteurs de lait du Québec. Le président, Bruno Letendre, note que la mesure demeure transitoire et ne s’applique que pour trois mois à partir du 1^er mai.

« Cela n’enlève pas l’obligation du gouvernement fédéral de se prononcer », a-t-il fait savoir.

Le Programme intérimaire a été adopté en avril dernier par le Comité canadien de gestion des approvisionnements de lait, lui-même présidé par la Commission canadienne du lait. Il donne ainsi accès pour un temps limité à des ingrédients laitiers à un prix concurrentiel, calqué sur le prix mondial. La classe 4M a ainsi été élargie pour permettre l’utilisation des concentrés de protéines liquides et du lait écrémé liquide dans la fabrication des fromages. Les fromagers devront respecter les pourcentages et normes de composition.

Les producteurs de lait peuvent ainsi espérer limiter leurs pertes, du moins pour un certain temps. Responsables des surplus de solides non gras, ils tireront des revenus supérieurs de leur vente aux fromagers plutôt que d’avoir à les écouler à de vils prix dans l’alimentation animale.

La porte-parole de la Commission canadienne du lait, Chantal Paul, précise que les prix payés aux producteurs ne sont pas encore connus. Ceux-ci, dit-elle, seront publiés le 1^er juin en fonction du prix mondial payé en mai.

Plus de détails dans la prochaine édition de la Terre.