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Le ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis, n’avait pas encore mis la main sur le texte de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne la semaine dernière.
Les parties ont fait savoir, la semaine dernière, s’être entendues sur la version finale de l’entente, qui constitue une menace sérieuse pour l’avenir des fromages fins créés au Québec ces dernières années.
« Je suis conscient, confiant et vigilant » pour la suite des choses, a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse canadienne. Le mois dernier, le ministre Paradis avait confié à la Terre avoir rallié ses collègues des autres provinces, disant vouloir exercer plus de pression sur Ottawa afin d’obtenir un mécanisme de dédommagement pour les fromagers artisans. Rappelons que le projet d’accord prévoit l’importation de 17 000 tonnes supplémentaires de fromage au Canada.
Pierre Paradis déplore aussi l’absence dans l’accord d’une forme de réciprocité en ce qui concerne les différentes règles de production et autres. Il dit avoir été mis devant le fait accompli et jette le blâme sur le gouvernement précédent.
Autre source d’inquiétude, la répartition des quotas d’importation demeure à préciser. Le ministre de l’Agriculture estime que les fromagers artisans pourraient détenir les permis et en tirer profit. Il les incite d’ailleurs à s’organiser, promettant de leur offrir la première possibilité.
Invité à commenter cette déclaration, le président de l’Association des fromagers artisans du Québec, Louis Arseneault, tient à préciser que ses membres ne désirent nullement obtenir ces permis.
« Nous, a-t-il martelé, nous voulons les compensations telles que promises par le gouvernement fédéral. C’est un peu décevant, parce qu’artisans et industriels, nous sommes tous mis dans le même pot. »
Louis Arseneault répète également que son association réclame une réciprocité des normes, notamment en ce qui concerne l’innocuité, avec celles de l’Union européenne et non celles du reste du Canada. Il comprend que le ministre Paradis a « les mains liées » malgré sa bonne volonté.
Par ailleurs, Serge Riendeau, président de la coopérative laitière Agropur, réitérait récemment son inquiétude à la Terre en ce qui concerne l’attribution du contingent supplémentaire. L’arrivée de 17 000 tonnes additionnelles de fromage, illustre-t-il, représente la production de 175 millions de litres de lait ou de 350 fermes laitières. Il croit que les contingents d’importation doivent être accordés aux industriels canadiens afin de conserver l’équilibre du marché.
« Si les quotas sont accordés à des exportateurs européens ou à d’autres joueurs non initiés, cela pourrait venir cannibaliser la production fromagère canadienne », a-t-il déclaré à La Tribune de Sherbrooke, il y a deux semaines.