Politique 22 septembre 2014

Oui à Colbex malgré l’avis défavorable

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Le gouvernement aurait fait fi de l’opinion des fonctionnaires dans le dossier Colbex.

QUÉBEC – Malgré l’avis contraire de fonctionnaires de l’État, la ministre de l’Agriculture, Françoise Gauthier, aurait fait pression pour conclure la vente de l’abattoir Levinoff-Colbex, en 2005. Selon l’opposition officielle, la ministre Gauthier aurait ainsi avantagé les vendeurs, soit la famille Cola, une importante contributrice de fonds au Parti libéral qui aurait aussi obtenu des permis de garderie privée.

« Le gouvernement a passé par-dessus l’avis de ses fonctionnaires et des ministères impliqués, et ils étaient plusieurs pour prendre une décision politique qui favorisait la famille Cola », a affirmé la députée d’Iberville et critique de l’opposition officielle en matière d’agriculture, Marie Bouillé.

Vendredi matin, en commission parlementaire pour l’étude des crédits du ministère, celle-ci a notamment rapporté que la Société générale de financement (SGF) jugeait cette transaction « à sens unique » et à l’avantage de la famille Cola. En vertu de documents obtenus par le biais de la Loi d’accès à l’information, la députée d’Iberville a ajouté que le ministère des Finances jugeait « faramineux » le prix de vente. Rappelons qu’en 2005, la Fédération des producteurs de bovins du Québec a acquis l’abattoir de vaches de réforme de Saint-Cyrille-de-Wendover pour la somme de 50 M$ dans la foulée de la crise de la vache folle.

« L’achat de l’abattoir était incontournable par les producteurs », a répliqué le nouveau ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil. Celui-ci a aussi rétorqué que le gouvernement n’avait fait que répondre à la demande des producteurs de bovins, qui sont toujours déterminés à être partenaires d’un abattoir. Il a d’ailleurs révélé qu’une rencontre aura lieu jeudi prochain pour faire le point dans le projet de relance. « On est en mode de solution durable pour les producteurs de bovins et de lait », a-t-il précisé.
La Fédération des producteurs de bovins préfère attendre la conclusion du dossier avant d’émettre des commentaires.