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Le gouvernement du Québec consulte le secteur agroalimentaire afin d’injecter de nouveaux capitaux et ainsi pouvoir continuer à investir dans la filière.
Capital Financière agricole inc. (CFAI), le bras financier de La Financière agricole du Québec, disposait au départ d’un capital de 24 M$. La valeur des investissements réalisés se situe toutefois maintenant autour de 11,6 M$, soit la moitié moins. Il faut donc de nouveaux capitaux si la CFAI veut continuer à soutenir des projets agricoles, de transformation ou de distribution alimentaire.
« Il y a des discussions à ce sujet au sein du ministère », affirme Dominique Vignola, directeur général de la Capital Financière agricole. Ce dernier confirme par ailleurs qu’une étude a été commandée à la firme PricewaterhouseCoopers afin de déterminer les meilleures façons de recapitaliser.
« Ce qui nous motive, c’est l’écart d’investissement avec l’Ontario en agroalimentaire », affirme Dominique Fortin, directrice générale de Transformation alimentaire Québec (TRANSAQ). Le gouvernement aurait donc l’intention de trouver un moyen de soutenir les investissements en agroalimentaire de façon à tenir compte des « critères différents » du secteur agro, qui compte bon nombre de PME. « On travaille avec l’industrie pour trouver la meilleure solution », ajoute Mme Fortin, qui espère trouver des réponses « le plus tôt possible ».
On ne sait toutefois pas quel sera le montant consacré à ces efforts ni quels seront les partenaires impliqués. Il n’est d’ailleurs pas assuré que la CFAI soit le porteur de ballon de la nouvelle initiative. Des joueurs comme Investissement Québec, Financement agricole Canada, le Fonds d’investissement en transformation agroalimentaire (FITA) ou une nouvelle SOQUIA pourraient aussi être considérés. Le mandat pourrait également être modifié afin de permettre les plus grosses capitalisations qui sont souvent plus lucratives.
Des partenaires privés seront sans doute sollicités pour contribuer à l’éventuel nouveau fonds. On pense ici au Fonds de solidarité de la FTQ, qui est déjà actif au sein de CFIA et dans le secteur agroalimentaire. Desjardins pourrait également faire partie des joueurs impliqués.
Investissements risqués
Le mandat actuel de la Capital Financière agricole inc. de soutien au démarrage et à la croissance d’entreprises est par nature plus risqué que celui d’autres fonds qui peuvent investir dans les entreprises bien établies de plus grande taille. Les frais d’administration de dix investissements de 500 000 $ sont forcément plus élevés que pour un seul placement de 5 M$.
« On prend plus de risque que les institutions financières », explique Dominique Vignola, qui qualifie son fonds d’« ever green », ce qui affecte les rendements puisque les bénéfices sont constamment réinvestis à l’intérieur de nouvelles entreprises. « Si on arrêtait d’investir, les prochaines années seraient à profit », estime M. Vignola.
CFAI n’a toutefois pas joué de chance dans les dernières années avec des investissements dans Bleu Lavande ou dans Fruit d’Or, qui semblaient très prometteurs au début, mais qui ont connu d’importantes difficultés financières par la suite. Même le secteur du cidre de glace (deux investissements) connaît présentement de moins bonnes années.
Au total, CFAI conserve des participations dans 26 entreprises, dont plusieurs en bonne santé financière. Plusieurs créneaux sont présents dans le portefeuille de CFAI, comme les produits laitiers, le sirop d’érable, la bière ou l’horticulture. Le Fonds n’est toutefois pas présent dans le secteur de l’abattage.