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Quelque 68 municipalités et six MRC du Bas-Saint-Laurent ont adopté une résolution qui demande que des mesures soient rapidement prises pour limiter à 100 ha par année la superficie de terres agricoles qu’une personne ou un groupe peut acquérir en excluant les transferts intergénérationnels.
La MRC de Kamouraska, entre autres, demande qu’une table de travail soit créée pour trouver des solutions « viables et durables à ce problème d’accaparement et de financiarisation des terres agricoles ». La Ville de Mont-Joli a appuyé cette résolution en guise de soutien à la relève agricole, même si elle ne peut pas décréter que les ventes de terres seront plafonnées à 100 ha.
Cette mobilisation de plus de la moitié des municipalités de ce territoire est en bonne partie attribuable aux démarches de l’Association de la relève agricole du Bas-Saint-Laurent, qui a fait parvenir une demande à toutes les municipalités de la région en juin dernier. « Il n’y a aucun refus officiel jusqu’à maintenant », explique une représentante de l’Association à la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent. Il est donc possible que d’autres municipalités emboîtent le pas lorsque les élus reprendront leurs travaux après la période des vacances. « La relève a eu vent des acquisitions de Pangea à Saint-Germain et c’est ce qui a relancé le dossier », précise Audrey Dionne, qui ajoute que l’accaparement des terres était une préoccupation de la relève et de la Fédération depuis au moins 2015.
« On dit aux gens de Pangea : “Si vous voulez vraiment diversifier l’agriculture, venez nous voir et asseyez-vous avec nous. On va vous amener des idées, des projets, et on va vous trouver des fonds de terre” », a déclaré le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Rosaire Ouellet, en entrevue à Radio-Canada. Ce dernier estime que le développement des terres qui ne sont pas déjà en culture serait positif.
Le cas de Saint-Germain
Pangea s’est expliqué à Radio-Canada sur son achat controversé des terres d’Yvan Laplante à Saint-Germain-de-Kamouraska le 2 juin dernier. La comparaison avec une autre transaction d’une terre voisine huit mois auparavant montrait que Pangea avait payé quelque 2 700 $ de plus par hectare. Serge Fortin, PDG de Pangea, estime que les deux terres ne sont pas équivalentes puisque la première est plus petite et contient 25 % de boisés, soit 8 ha sur 32.
L’acheteur de cette première terre voisine, Paul-André Michaud, évalue la superficie boisée à 6 ha plutôt que 8 et ajoute que les boisés valent quand même 3 000 $/ha ou plus dans la région. Par ailleurs, Paul-André Michaud avait accepté de payer 150 000 $ (4 615 $/ha), seulement parce que le vendeur lui disait avoir une autre offre ferme de Pangea à ce même montant. Il voulait cette terre depuis des années pour des raisons particulières. M. Michaud se souvient malgré tout que cette terre s’était vendue au tiers du prix (50 000 $) il y a six ou sept ans et considère avoir payé plus cher que le prix du marché.
Rappelons que Pangea avait simplement indiqué à La Terre que l’entreprise procédait toujours à deux évaluations distinctes avant de faire l’achat de terres.