Actualités 30 septembre 2015

Main-d’œuvre : le monde agricole veut des engagements

Frelighsburg — Les Producteurs de pommes du Québec (PPQ), la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) et le front commun chapeauté par l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) souhaitent sensibiliser les différents partis politiques à la problématique particulière rencontrée avec le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) et la refonte de 
l’assurance-emploi.

En conférence de presse au verger Au cœur de la pomme, le 24 septembre, Stéphanie Levasseur, présidente des PPQ, a relaté les problèmes vécus au cours de deux dernières années avec ce programme, notamment les retards et même la crainte de ne pas recevoir les travailleurs étrangers temporaires (TET) à temps pour la récolte de pommes. Cette année, 30 TET n’auraient finalement pas reçu à temps leur deuxième permis de travail.

Ainsi, la FERME demande au prochain gouvernement trois changements afin d’éviter de mettre en péril le PTET et d’arrêter de créer de l’incertitude tant pour les producteurs que pour les travailleurs. Dans un premier temps, on demande au gouvernement fédéral une simplification administrative et réglementaire entourant l’embauche de TET. Denis Hamel donne en exemple le passeport canadien : « On a simplifié le formulaire, allongé la période couverte, etc. Avec les TET qui reviennent année après année dans les mêmes entreprises, on pourrait avoir une procédure simplifiée. »

Il y a aussi deux grands programmes reliés aux TET : le programme de travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) et le PTET. Le gouvernement fédéral a aboli le permis ouvert du PTET. Cela implique que pour les travailleurs de ce programme, principalement en provenance du Guatemala, il faut effectuer une deuxième demande de permis une fois les travailleurs arrivés au pays, afin qu’ils puissent être transférés dans une 
deuxième entreprise agricole. « Pourquoi ne pas revenir à un seul type de permis, le permis ouvert? » demande Denis Hamel. Enfin, le gouvernement fédéral imposait en 2011 une limite de quatre ans au PTET. Tous demandent de mettre un terme à cette limite, car cela engendre des coûts et des efforts de formation importants pour les producteurs.

La refonte de l’assurance-emploi fait également craindre le pire aux agriculteurs. André Plante, directeur général de l’APMQ, rappelle qu’un front commun a été créé pour sensibiliser les partis à la problématique de main-d’œuvre en général, car en plus des TET, il y a aussi un bassin de main-d’œuvre local important que les producteurs souhaitent privilégier. « Les producteurs cherchent avant tout à embaucher de la main-d’œuvre locale, mais se tournent vers les TET parce que la réforme de l’assurance-emploi complique les choses. Ça nous inquiète. On pense que ça a pour effet de vider les régions et que les producteurs vont avoir de plus en plus de difficultés à recruter des gens localement. Les agriculteurs vont alors se tourner davantage vers les TET », mentionne André Plante. Ce dernier rappelle que la main-d’œuvre représente 50 % des coûts d’exploitation d’une entreprise maraîchère.

En plus des trois organisations, deux candidates du Nouveau Parti démocratique (NPD), Catherine Lusson, dans Brome-Missisquoi, et Anne Minh-Thu Quach, dans Salaberry-Suroît, ont pris la parole et présenté les engagements de leur parti.