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Une entente de libre-échange avec l’Union européenne (UE) est « imminente » et un compromis agricole est possible.
C’est du moins l’avis exprimé par l’ancien premier ministre Jean Charest, l’un des initiateurs de l’Accord économique et commercial global (AECG), en entrevue exclusive avec la Terre.
Jean Charest s’attend à un accord en septembre prochain, lors du retour de vacances des responsables politiques européens. « Je pense qu’il y a une offre globale qui est en vue des deux côtés. Il suffit maintenant que les instances européennes se prononcent. On est très près », a soutenu l’ancien premier ministre, maintenant avocat pour la firme McCarthy Tétrault.
Pour les questions agricoles, qui demeurent l’une des pierres d’achoppement des négociations, M. Charest estime que le Canada pourrait concéder un contingent tarifaire « raisonnable » de fromage à l’UE, mais en incluant « trois mesures de protection » pour les producteurs de lait canadiens.
Premièrement, il faudrait une augmentation « étalée dans le temps » du contingent tarifaire.
Deuxièmement, il faudrait que cette hausse soit « liée à l’augmentation de la consommation ».
Troisièmement, il faudrait qu’Ottawa prévoie des « mesures de compensation » pour les producteurs « si l’augmentation est plus forte que ce que la consommation représente ».
Sur ce dernier point, M. Charest ne semble pas voir de problème avec le fait qu’une compensation peut difficilement être éternelle. Comme il s’agirait de volumes liés à l’augmentation de la consommation, cela limite, selon lui, l’impact d’une telle concession.
En échange, l’UE concéderait des volumes d’exportation de porc et de bœuf au Canada. « À ces conditions, on se trouverait devant une solution », estime Jean Charest.
Cet initiateur des négociations de libre-échange avec l’UE entrevoit par ailleurs des compromis sur les quelques autres points en litige qui demeurent.
Pour les brevets pharmaceutiques cédés à l’UE, qui feraient augmenter le coût des médicaments, M. Charest estime que le fédéral pourrait « compenser les provinces » pour couvrir la différence.
Sur la question des composantes externes des automobiles canadiennes, la conclusion d’une entente de libre-échange entre les États-Unis et l’UE pourrait grandement simplifier les choses, puisque l’industrie de l’automobile est fortement intégrée entre le Canada et son voisin du Sud.
« Sur l’ensemble de ces enjeux, on est très près », insiste l’ancien premier ministre.