Politique 18 août 2023

Les producteurs saluent la création d’un comité, mais réclament une aide immédiate

À la suite des conditions météorologiques qui ont été désastreuses pour les productions agricoles, Québec annonce la création d’un groupe de travail spécial afin de « brosser un portrait juste de la situation » des agriculteurs touchés par les intempéries. 

Ce groupe de travail sera issu du comité de suivi de l’état des cultures de La Financière agricole du Québec (FADQ), a indiqué dans un communiqué de presse, jeudi, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne. 

« Ce comité sera alimenté par une cellule technique de suivi composée de représentants du gouvernement et de producteurs », a précisé M. Lamontagne. 

Il aura pour but de maximiser les programmes existants et de suggérer des pistes pour améliorer le Programme d’assurance récolte (ASREC), pour qu’il réponde aux besoins du secteur agricole. 

M. Lamontagne s’est dit « très sensible » à la situation que vivent les agriculteurs. Il a indiqué qu’il travaillait avec différents intervenants afin que l’aide disponible soit connue de tous. 

« Je demande aux producteurs de continuer d’acheminer leur avis de dommages à La Financière agricole du Québec pour obtenir rapidement le soutien adéquat. La création du groupe de travail spécial et le soutien que le comité technique lui fournira permettront de dresser un portrait complet de la situation pour les entreprises assurées et non assurées, tout en analysant l’efficacité des programmes déjà en place », a-t-il déclaré dans un communiqué. 

Au cours des dernières semaines, les producteurs agricoles de la province ont fait face à un cocktail météo assez intense. Des pluies torrentielles, des vents violents et même de la grêle se sont déchaînés sur leurs champs. 

L’absence de récoltes viables et les niveaux de pertes qui atteignent les 80 % dans plusieurs cas vont jusqu’à compromettre l’avenir de plusieurs fermes, selon l’Union des producteurs agricoles (UPA). 

L’Association des producteurs maraîchers du Québec, l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, les Producteurs de pommes de terre du Québec, les Producteurs de légumes de transformation du Québec et l’UPA accueillent positivement l’annonce du ministre Lamontagne.

Ils demandent toutefois une aide immédiate indépendante des programmes existants, soulignant que les programmes en place « n’ont pas été conçus pour pallier les risques grandissants des changements climatiques ». 

D’ailleurs, plusieurs producteurs refusent d’y adhérer, pour montrer qu’une « réforme en profondeur longuement demandée par le milieu » est nécessaire.  

L’UPA fait aussi valoir que les « producteurs financent plus du tiers de ces programmes à même leurs contributions et franchises, selon le cas ». 

Les producteurs indiquent que « le financement des travaux urgents pour préserver les récoltes récupérables et une bonification du programme ad hoc de la FADQ, annoncé en mai dernier, visant à appuyer les entreprises agricoles touchées par le contexte inflationniste », sont des exemples qui peuvent les aider immédiatement. 

L’UPA fait aussi mention du retrait de la limite d’intervention basée sur le bénéfice net au programme Agri-Québec Plus comme un autre soutien rapide pour les producteurs. 

« L’UPA et les organisations horticoles concernées participeront activement aux travaux du nouveau groupe de travail en insistant sur les besoins qui se pointent dans le secteur en raison des changements climatiques. Mais à nos yeux, la situation exceptionnelle que connaissent les productrices et producteurs du Québec milite en faveur d’une aide tout aussi exceptionnelle, rapide, à la hauteur des besoins et à l’extérieur des programmes existants », a plaidé dans un communiqué le président général de l’UPA, Martin Caron.


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