Politique 19 septembre 2014

Les États-Unis soutiennent plus leur agriculture que l’Europe

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Les soutiens au secteur agricole sont plus élevés et ont crû plus rapidement aux États-Unis qu’en Europe durant la période 2004-2009, affirme le Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (Momagri), un groupe de réflexion présidé par Pierre Pagesse, président du groupe coopératif agricole international Limagrain.

Les soutiens agricoles globaux ont augmenté de 65 % aux États-Unis, pour atteindre 162 milliards (G) de dollars américains en 2009. En Europe, ces soutiens ont progressé de 21 % et se situaient à 117 G$ US en fin de la même période. Par habitant, les États-Unis ont soutenu 2,5 fois plus leurs agriculteurs que l’Union européenne durant cette période, conclut Momagri.

L’agence Momagri a mis au point au nouvel indicateur, baptisé « Soutiens globaux à la production agricole » (SGPA), afin d’évaluer et de comparer l’aide réelle versée à leur agriculture par les différents États du monde. Le SGPA tient compte des soutiens liés à la production, à la productivité économique de l’agriculture, à l’investissement et au financement, à l’aide alimentaire publique interne, à l’exportation, au niveau de vie des agriculteurs, à l’organisation des marchés et au développement des filières, au développement rural et à la préservation de l’environnement, à la défense d’intérêts stratégiques ainsi que des impacts de la politique monétaire et du taux de change.

Aux États-Unis, les augmentations enregistrées entre 2004 et 2009 proviennent de la bonification de l’aide alimentaire interne publique (+36 G$), de la majoration de l’aide à l’organisation des marchés et au développement des filières (+11,6 G$) ainsi qu’à la production (près de 3 G$). Une politique monétaire et un taux de change favorables ont représenté 12 % des soutiens agricoles globaux en 2009, soit 14,5 G$.

En Europe, la hausse des soutiens agricoles résulte de majorations du niveau de vie des agriculteurs (+16 G$ US), de l’organisation des marchés et du développement des filières (+5 G$) ainsi que de l’investissement et du financement (+3,6 G$). On a par ailleurs observé des baisses au chapitre des aides directes, des soutiens liés à la production et à l’exportation.
Structures différentes

Les soutiens à l’agriculture diffèrent fortement entre les États-Unis et l’Europe. En Europe, les soutiens vont surtout au niveau de vie des agriculteurs (62 % en 2009), notamment à travers les Droits à paiement unique. Le soutien est découplé des volumes produits. Chez nos voisins du Sud, les soutiens touchent à la fois la production (soutiens directs et couplés à la production) et à la consommation par la stimulation de la demande intérieure et extérieure. L’aide alimentaire y a représenté plus de 50 % des 162 G$ de soutiens versés en 2009.
En 2011-2012, Momagri veut étendre son nouvel indicateur au Brésil, au Canada, à l’Ukraine et à l’ensemble Australie—Nouvelle-Zélande.