Actualités 26 avril 2016

Le rapport Pronovost enfin dévoilé

Jean Pronovost, qui a été mandaté en février 2015 pour effectuer une consultation auprès de la relève agricole, a dévoilé son rapport aux côtés du ministre Paradis ce matin à l’Assemblée nationale. Un rapport attendu par l’Union des producteurs agricoles et la Fédération de la relève du Québec (FRAQ).

Jean Pronovost a rencontré les jeunes propriétaires de 47 entreprises agricoles à travers la province au cours de la dernière année.

Le rapport intitulé À l’écoute de la relève agricole – le vécu et les attentes des jeunes agriculteurs québécois est daté du 18 novembre 2015. Le mémoire de la FRAQ a été déposé en octobre de la même année.

Les deux rapports ont plusieurs points communs, selon le ministre Paradis. « Les jeunes entrepreneurs agricoles se butent à plusieurs problèmes qui découlent d’un environnement d’affaires qui n’est pas toujours aussi favorable qu’il pourrait l’être », a expliqué M. Pronovost en conférence de presse.

Les thématiques abordées dans ce rapport ont trait au transfert de fermes apparentées ou non, à l’évolution du prix des terres, à la gestion de l’offre, aux problématiques de financement et de démarrage et à certains problèmes spécifiques tels que les politiques de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

Plusieurs constats émanent de ce rapport. En voici un aperçu.

D’abord, il met l’accent sur le fait que les programmes d’aide à la relève sont nombreux, mais méconnus et dispersés dans les différents ministères. M. Pronovost propose un « coffre à outils », piloté par La Financière agricole du Québec (FADQ), qui regrouperait en un même endroit l’aide nécessaire aux jeunes producteurs en démarrage ou en transfert. Le coffre à outils offrirait également des programmes modulés en fonction du modèle d’affaires de chaque entreprise. Ce serait d’ailleurs la priorité du ministre.

Le prix des terres qui augmente sans cesse inquiète la relève. M. Pronovost propose qu’une équipe de spécialistes se penche sur qui achète quelles terres et pourquoi avant d’élaborer des stratégies.

Les secteurs sous gestion de l’offre se doivent de favoriser l’accès de leur production à la relève, dans le lait notamment, où M. Pronovost a relevé plusieurs irritants lors du démarrage de nouvelles entreprises. Il propose, entre autres, de créer une banque de quotas afin de favoriser l’atteinte du seuil de rentabilité de ces exploitations.

Il soulève finalement que certaines politiques de la CPTAQ freinent l’innovation. Les réseaux de petites fermes, souvent maraîchères et biologiques, n’entrent pas dans le modèle de la « ferme type ». Ces petites fermes demandent notamment des changements concernant le morcellement des terres et les limites de poulets hors quotas. La clé pour bâtir la ferme qu’ils souhaitent serait d’augmenter le plafond de 100 poulets et de 100 poules. Le ministre a cité ce dernier élément comme deuxième priorité.

Plus de détails et les réactions dans l’édition du 4 mai de La Terre de chez nous.