La campagne électorale n’est pas encore déclenchée que déjà, le PQ et la CAQ annoncent leurs couleurs et promettent de faire de l’agriculture une de leurs priorités.

Les deux partis d’opposition, qui s’attendent à ce que le premier ministre Jean Charest déclenche des élections le 1er août – pour un scrutin le 4 septembre – n’hésitent pas à utiliser des mots et des expressions qui font image pour se gagner des appuis chez les producteurs agricoles.

Le chef de la CAQ, François Legault, promet un Québec « maître de ses terres et de ses ressources naturelles », qui rappelle l’expression consacrée « Maîtres chez nous » de Jean Lesage en 1962, si jamais il prend le pouvoir. En présence de la candidate Sylvie D’Amours, dans Mirabel, il s’est aventuré sur ce terrain vert, en insistant sur l’importance de « ne pas perdre le contrôle de nos terres agricoles » et d’aider les agriculteurs à faire la « promotion des produits québécois pour l’achat local ».

Protéger nos terres

La chef péquiste Pauline Marois, de son côté, y est allée, mercredi à Trois-Rivières, d’une série d’engagements pour « protéger nos terres agricoles » face aux spéculateurs fonciers. À titre d’exemple, un gouvernement du PQ interdirait aux fonds d’investissement de se porter acquéreurs d’une terre agricole au Québec dans un but spéculatif.

« Si nous voulons cultiver nos terres pour nous alimenter et nous enrichir, nous devons les protéger. (…) Nos terres agricoles doivent demeurer notre propriété et servir à nous enrichir collectivement », a fait valoir Pauline Marois au cours d’une conférence de presse où elle était entourée des candidats Noëlla Champagne, André Simard, André Beaudoin et Clément Pouliot.

Ces mesures visant à contrer le phénomène d’accaparement des terres agricoles s’inséreraient dans une « politique de souveraineté alimentaire » afin de développer « la fierté des gens de partout envers ce que nous sommes capables de faire », a plaidé Pauline Marois. Une telle politique aurait pour principal objectif de faire passer de 33 à 50 % la proportion des aliments du Québec « que nous consommons », a-t-elle relevé.

On fourbit les armes

Il va sans dire que, tant à la CAQ qu’au PQ, on fourbit les armes en vue du déclenchement d’une campagne électorale en plein été, alors qu’une majorité de Québécois auront plutôt l’esprit aux vacances.

« Mais pour nous, les vacances viendront plus tard! », a confié à la Terre, sur un ton léger, l’attachée de presse de la chef péquiste.

Au bureau du ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil, pas question de commenter les enjeux agricoles tant que le chef des troupes libérales n’en aura pas donné le signal. « Nous ne sommes pas en campagne électorale, le ministre n’a donc aucun commentaire à faire pour l’instant », a réagi une conseillère aux communications du ministre, en réponse à une demande d’entrevue formulée par la Terre.

Le ministre et député d’Abitibi-Est n’est pas en congé. Samedi, il sera à Labrecque, en Abitibi, pour l’inauguration des nouvelles installations de la Bleuetière coopérative de Saint-Léon.