Politique 24 novembre 2014

«Le monde agricole est déjà passé à la caisse»

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Les agriculteurs du Québec ne devraient pas s’inquiéter de la disparition éventuelle du programme d’ASRA. Aux yeux du ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, la Commission Robillard n’a pas tenu compte des bons chiffres dans son analyse.

« Le monde agricole est déjà passé à la caisse », a déclaré Pierre Paradis en entrevue téléphonique avec laTerre en début d’après-midi. Celui-ci rappelle que s’il y a « des choses correctes » dans le rapport de la Commission permanente de révision des programmes, la récente contribution de 145 M$ n’a pas été relevée.

« Comme à la quête le dimanche, le monde agricole a contribué avec humilité et générosité », a affirmé le ministre dans son langage coloré. Après une année exceptionnelle, ajoute-t-il, sauf quelques exceptions comme au Témiscamingue, les agriculteurs ont participé à l’effort de redressement des finances publiques.

Pierre Paradis dit attendre les conclusions du rapport du comité de révision des programmes de sécurité du revenu avant de prononcer un verdict définitif. De plus, révèle-t-il, il a lui-même commandé une étude afin de mesurer l’impact du secteur agricole, citant les études récentes dévoilées par l’Union des producteurs agricoles. Cette étude, note-t-il, doit être livrée prochainement par l’Institut économique du Québec et Raymond Bachand, qui représente « le côté dur » du monde des affaires.

« Sans être un devin, j’avais vu venir ce rapport et là j’ai pris un peu les devants », a-t-il affirmé, reconnaissant que la Commission Robillard a ignoré la capacité du monde agricole à contribuer à l’économie du Québec.

Le ministre de l’Agriculture note que les agriculteurs ont fait des efforts considérables ces dernières années pour améliorer leur production. S’ils désirent avant tout retirer leurs revenus du marché, indique-t-il, les producteurs agricoles ont besoin de savoir que l’État sera là pour les appuyer en cas de coup dur.

« II faut qu’on leur envoie les bons signaux, un environnement stable de cinq à dix ans », soutient le ministre.

Pierre Paradis rappelle aussi que tous les pays soutiennent largement leur agriculture. Il souligne également deux jugements récents de tribunaux internationaux qui ont établi que « le Québec n’est pas plus généreux que les autres ».

« Les Américains nous disent qu’on est corrects, alors pourquoi se tirer nous-mêmes dans le pied », interroge-t-il quant à la conclusion principale de la Commission?

En conférence de presse en début d’après-midi, le président de l’Union des producteurs agricoles notait pour sa part que la Commission a utilisé les chiffres des deux pires années « pour faire mal paraître le secteur agricole ». Marcel Groleau révélait aussi avoir eu la confirmation du premier ministre Philippe Couillard que l’agriculture fait partie des secteurs importants pour développer l’économie et recouvrer l’équilibre budgétaire.