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Le gouvernement Legault évite de qualifier de crise les difficultés que traversent actuellement les agriculteurs au Québec.
En mêlée de presse, le 21 mars, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a évoqué de « grandes turbulences », mais en refusant de parler de crise.
Confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes, les agriculteurs ont exprimé leur ras-le-bol lors de manifestations au cours des dernières semaines.
L’opposition a relayé en Chambre le désarroi des producteurs et le pessimisme de la relève agricole.
La Financière agricole du Québec, en quelque sorte l’organisme assureur de la production des agriculteurs, affirme qu’elle versera 1 G$ pour compenser les pertes de 2023 des producteurs.
« Quand ça va mal, ça fonctionne, et quand ça va très mal, ça fonctionne », a plaidé M. Lamontagne, pour faire valoir qu’un « écosystème » était déjà en place pour aider les agriculteurs en difficulté.
Questionné à deux reprises à savoir si le monde agricole était en crise, il a évoqué la météo « vraiment difficile » en 2023, les taux d’intérêt « difficiles », ainsi que les « chocs d’approvisionnement » durant la pandémie, mais en évitant d’énoncer qu’on avait franchi le stade de la crise.
« Le secteur agricole subit de grandes turbulences », a-t-il d’abord répondu.
« Ce sont des temps difficiles, il y a déjà eu des temps difficiles dans le passé et on va passer au travers. »
« Ce qui se passe là est majeur et va enflammer le reste du Québec, il y a des mobilisations importantes partout », a pour sa part déclaré le député péquiste Pascal Bérubé en mêlée de presse en matinée.
Il a notamment fait référence aux agriculteurs qui ont manifesté avec des dizaines de tracteurs à Rimouski plus tôt en mars, devant le bureau de la ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Maïté Blanchette Vézina.
M. Bérubé estime que l’aide gouvernementale actuelle est insuffisante et réclame que l’agriculture obtienne une enveloppe équivalant à 1 % du budget du gouvernement Québec.
La compensation qui est offerte par La Financière agricole est souvent sous-évaluée par rapport à l’évaluation du demandeur, a pour sa part fait valoir son collègue Joël Arseneau, en exigeant davantage qu’une révision des programmes actuels.
« Il y a des fermes qui sont vendues, il y a des fermes qui sont abandonnées, a poursuivi M. Bérubé. Il y a des agriculteurs qui disent présentement à leurs enfants de ne pas reprendre les fermes. C’est extrêmement troublant et ça va s’accentuer rapidement. »
« Ils sont au bout du rouleau, ils ne sont plus capables, si ça continue comme ça, ils ne pourront plus faire leur travail, ils ne pourront plus nourrir les Québécois », avait pour sa part lancé le député libéral André Fortin à la période de questions de la veille, inquiet pour la relève agricole.
Selon les prévisions du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, le revenu net agricole québécois passera de 959 M$ en 2022 à 66 M$ en 2024, du jamais vu depuis 1938.
Ce sont les producteurs de porcs qui ont obtenu l’aide la plus importante de La Financière agricole, soit environ 380 M$ provenant du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles. M. Lamontagne a rappelé qu’il attend des rapports sur cette filière en grande difficulté.
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