Politique 21 avril 2021

Le fédéral n’interdira pas l’huile de palme

Le gouvernement fédéral n’a pas l’intention « à ce moment-ci » de bannir l’huile de palme de l’industrie alimentaire du pays, a confirmé la ministre de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau lors de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de lait du Québec (PLQ). Des membres ont profité de sa présence à l’événement virtuel, qui s’est déroulé sur deux jours, les 14 et 15 avril, pour la questionner sur cet enjeu.

Marie-Claude Bibeau
Marie-Claude Bibeau

« Rien ne prouve que l’huile de palme pose un risque pour la santé des gens et la santé des animaux. […] Quand on intervient au niveau de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, au niveau de la salubrité des aliments, c’est quand ça représente un danger pour la santé », a-t-elle répondu à la productrice Ana Maria Martin, de la Montérégie, qui lui avait demandé de prendre position sur la question. « Vous avez pris des décisions et c’est tout à votre honneur. Mais ce sont des décisions qui appartiennent à l’industrie », ­a-t-elle poursuivi, en faisant référence à la demande des PLQ aux producteurs laitiers d’arrêter d’intégrer des sous-produits d’huile de palme dans l’alimentation des vaches, considérant l’impact environnemental potentiel que l’utilisation de cet ingrédient représente. 

La ministre a donné une réponse semblable à un autre producteur qui l’a interpellée sur l’importance d’une « réciprocité des normes pour les produits importés ». « Les mêmes normes sont appliquées pour les produits domestiques et importés quand il s’agit de normes fédérales qui ont notamment trait à la salubrité des aliments, a-t-elle précisé. Mais quand il s’agit de normes que l’industrie s’impose à elle-même, le gouvernement ne peut pas [légiférer] pour l’importation. »

Le président des PLQ, Daniel Gobeil, a insisté à quelques occasions durant l’assemblée sur la nécessité de voir les gouvernements s’impliquer davantage dans le dossier de l’huile de palme. « Au début de la crise, les gouvernements étaient plus observateurs. Si on doit aller plus loin pour la ­réglementation, ça va clairement prendre le soutien du gouvernement », a-t-il martelé.

Daniel Gobeil
Daniel Gobeil

Pas de compensations pour l’ACEUM en 2021

La ministre fédérale de l’Agriculture a aussi affirmé, lorsque questionnée sur le sujet, qu’aucun échéancier ne sera établi cette année en ce qui a trait aux compensations découlant de l’Accord Canada–­États-Unis–Mexique (ACEUM). « On a resserré [sur trois ans] l’échéancier pour les compensations des deux premiers accords », ­a-t-elle rappelé, en soulignant que les prochains dédommagés, dans l’ordre des priorités, seront les transformateurs. « Ça ne veut pas dire qu’on va se décider dans deux ans, mais ce ne sera pas dans les ­prochains mois non plus. »

Les participants à l’assemblée ont par ailleurs adopté une résolution demandant au gouvernement fédéral ­d’établir rapidement, avec les représentants des ­producteurs, les modalités des compensations ­promises et de mettre en place un programme ­supplémentaire pour atténuer les impacts de l’ACEUM sur l’exportation.