Politique 9 novembre 2023

L’assurance récolte réformée d’ici l’automne 2024, dit Lamontagne

Le ministre provincial de l’Agriculture, André Lamontagne, versera 50 000 $ à l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) pour la réalisation d’une étude visant à documenter la faible adhésion de ses membres à l’assurance récolte. Cette mesure s’inscrit dans un processus de refonte du programme qui devrait s’achever à l’automne 2024.

André Lamontagne

« Je pense qu’au niveau de la sécurité du revenu, 2023 sera une année pivot. Il va y avoir un avant et un après 2023, pour déterminer comment on va soutenir l’agriculture », a affirmé M. Lamontagne, lors d’un entretien avec La Terre, le 9 novembre, qui faisait suite à une rencontre avec l’Union des producteurs agricoles (UPA), des groupes horticoles et La Financière agricole. Cette réunion visait à faire le point sur les travaux d’un comité spécial créé en août, en réaction aux conditions climatiques difficiles de l’été, qui ont affligé plusieurs agriculteurs.

Rappelons que la moitié des 250 répondants à un sondage, mené récemment par l’UPA pour évaluer l’ampleur des dommages liés aux excès d’eau, ont dit ne pas adhérer à l’assurance récolte (ASREC). Les groupes horticoles, tels que l’APMQ, réclament depuis longtemps une refonte de ce programme qui, dans sa forme actuelle, n’est pas adapté aux besoins des fermes de fruits et légumes, plaident-ils.

Le chantier pour revisiter l’ASREQ est commencé depuis plusieurs mois, mais là, on a pris un engagement d’y aller culture par culture.

André Lamontagne

Bonification du fonds d’urgence

Comme autre mesure de soutien aux producteurs, M. Lamontagne indique que de l’argent sera réinjecté dans le fonds d’urgence créé en mai. Les paramètres du programme de garantie de prêts seront par ailleurs revisités de sorte que le soutien aux producteurs variera selon la taille de l’entreprise. « Il y aura des montants additionnels et une nouvelle approche », a assuré le ministre, précisant que les détails sur la bonification seront annoncés sous peu.

M. Lamontagne a aussi demandé à La Financière agricole d’entreprendre une démarche de communication afin de mieux faire connaître aux producteurs les programmes d’aide existants, en cas de catastrophe naturelle. Il a également fait une demande au gouvernement fédéral pour que soit déclenché le programme Agri-relance.

L’UPA et l’APMQ ont dit accueillir positivement les mesures proposées par le ministre, mais les estiment insuffisantes, compte tenu des pertes « exceptionnelles » au champ, ces derniers mois. Le milieu agricole a d’ailleurs été déçu de la mise à jour économique présentée par Québec, le 7 novembre, qui propose de l’aide pour l’adaptation aux changements climatiques, sans allusion à l’agriculture.

M. Lamontagne a précisé que les travaux du comité ne sont pas finaux. Ils se poursuivront afin de déterminer si d’autres indemnisations seront requises, par exemple, en cas de dommages constatés la saison prochaine découlant des excès d’eau de 2023.